Alors que les employés de Ogero, fournisseur public de téléphonie et d’internet au Liban, sont en grève ouverte depuis vendredi 24 mars, plusieurs pannes ont été constatées, samedi, à travers le pays. Personne ne va y remédier.

Le directeur général de Ogero, Imad Kreidieh a menacé samedi de porter plainte contre le syndicat des employés de Ogero. Contacté par Ici Beyrouth, il précise qu’il " n’est pas contre le syndicat ", mais qu’il utiliserait tous les moyens nécessaires pour permettre la continuité du service public. “ Les pannes dans les centraux sont la conséquence directe de l’arrêt du travail des employés de Ogero”, affirme-t-il.“J’ai essayé à maintes reprises de trouver une solution modérée avec le gouvernement ", déplore M. Kreidieh, soulignant que " les deux parties campent cependant sur leur position et nous nous dirigeons vers une situation qui risque d’être très critique”. Et d’ajouter: “Je comprends la situation désastreuse des employés, mais je ne peux pas permettre qu’ils prennent les citoyens libanais en otages. Tout un système économique est en jeu et je ne vais pas contribuer à complètement le détruire ”.

Les services de Ogero, ont commencé à s’arrêter depuis ce matin dans de nombreuses régions du pays. Plusieurs pannes ont été signalées dans divers quartiers de Beyrouth et dans différentes régions du pays. Elles interviennent alors que les employés d’Ogero observent une grève ouverte depuis vendredi après une grève partielle d’avertissement. Ils réclament une revalorisation de leurs salaires et prestations. Le réseau des opérateurs de téléphonie mobile Alfa et Touch étaient, eux aussi, quelque peu affectés puisque Ogero est le fournisseur public de toutes les données internet du pays.

La situation est critique

De son côté, la présidente du syndicat des employés de Ogero, Emilie Nassar, a confirmé à Ici Beyrouth que les salariés poursuivent leur grève malgré les dysfonctionnements dans les centraux. “C’est notre seule façon de faire pression”, indique-t-elle.

Le ministre sortant des Télécommunications a affirmé à Ici Beyrouth n’avoir encore aucune solution, mais poursuit les pourparlers. “ J’ai demandé une réunion d’urgence avec le Premier ministre Najib Mikati et le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, afin de discuter de ce problème”, dit-il. Plus tard dans la journée, le ministre a demandé aux opérateurs Alfa et Touch de fournir du carburant aux centraux d’Ogero. " Un comportement illégal " juge le syndicat, soulignant que le ministre " n’a pas l’autorité pour ordonner à un employé ". Les employés ont également réaffirmé le maintien de leur grève ouverte et ont appelé à une manifestation lundi à 9h30 devant le siège de Ogero à Bir Hassan.

Il faut vraisemblablement s’attendre à ce que d’autres centraux tombent en panne dans les prochaines heures si une solution n’est pas trouvée rapidement, ce qui pourrait alors provoquer une panne générale d’internet et des télécoms au Liban.

Rappelons que le syndicat des employés d’Ogero, déplore les conditions catastrophiques dans lesquelles travaillent les employés, qui sont désormais incapables de se rendre sur leurs lieux de travail à cause de l’augmentation du prix de l’essence. De plus, leurs salaires actuels, au vu de la dévaluation de la livre, ne représentent plus que 1% de leur valeur avant la crise. N’ayant vu aucune initiative positive de la part des responsables politiques, le syndicat a décidé de transformer la grève partielle – ils n’ont ouvert cette semaine que mardi et jeudi – en une grève ouverte. Ceci implique la suspension de tous les travaux d’entretien et d’exploitation sans exception sur l’ensemble du territoire.

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