Les organismes économiques ont exprimé leur mécontentement jeudi face aux décisions " irréfléchies " des autorités, qui ont des conséquences qualifiées de catastrophiques sur le secteur privé et l’économie libanaise. Ils ont fermement refusé l’augmentation des allocations de transport à 450.000 livres par jour, telle qu’approuvée par le Cabinet lors de sa réunion mardi dernier.

Suite à une réunion d’urgence présidée par l’ancien ministre Mohammad Choucair, les organisations patronales ont discuté des conséquences qu’elles ont qualifiées de négatives de plusieurs décisions et procédures sur le secteur privé et l’économie nationale, dont l’augmentation des allocations journalières de transport, des tarifs d’abonnement d’Électricité du Liban (EDL) et du dollar douanier.

Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, les organismes économiques ont annoncé leur rejet absolu de l’augmentation des allocations de transport à 450.000 livres par jour pour les salariés du secteur privé. Ils ont souligné que l’augmentation approuvée lors de la dernière réunion de la commission de l’indice des prix était de 250.000 livres, considérée comme une allocation équitable.

Ils ont rappelé avoir été les premiers à proposer une majoration des allocations de transport et précisé que les augmentations de salaires et avantages sociaux (allocations scolaires, de transport et autres) approuvées pour les employés du secteur privé ne sont pas provisoires et sont incluses dans le salaire de base, contrairement à celles du secteur public.

Pour ce qui concerne l’augmentation du taux du dollar douanier, les organismes économiques ont insisté pour ne pas l’indexer sur celui de la plateforme Sayrafa et de s’arrêter au plafond de 60.000 livres. Ils souhaitent étudier l’impact d’une augmentation du dollar douanier de 45.000 livres à 60 000 livres, sans envisager la possibilité de le revoir à la hausse moins de 15 jours plus tard.

Ils ont affirmé comprendre les besoins de renflouer les caisses de l’État, tout en avertissant que l’augmentation du taux du dollar douanier aura des répercussions sociales dangereuses et des perturbations économiques imprévues. Ils ont dès lors suggéré d’augmenter les recettes de l’État par d’autres moyens, notamment en traquant l’économie illégale, qui représente aujourd’hui plus de 50% de l’économie nationale.

Quant aux tarifs d’abonnement aux compteurs d’Électricité du Liban, les organismes économiques les ont jugés déloyaux et préjudiciables aussi bien pour les individus que pour les entreprises. Ils estiment qu’il est " honteux " qu’EDL cherche à sécuriser des revenus en imposant des redevances fixes très élevées qui dépassent largement le volume de consommation, comme si elle voulait exploiter les citoyens.