La banque régionale américaine First Republic est sur le point de subir le même sort d’autres institutions qui ont fait faillite en mars dernier. La nouvelle tombe alors que les régulateurs du secteur bancaire américain, dont la Fed, ont reconnu avoir une part de responsabilité dans la crise qui a secoué le système financier et continue d’avoir des répercussions jusqu’à présent.

La banque régionale américaine First Republic a de nouveau plongé vendredi à Wall Street après un court répit, les rumeurs sur une stratégie ou un plan de sauvetage se multipliant sans toutefois se concrétiser pour l’instant.

L’action a fini en baisse de 43% à la Bourse de New York, à 3,51 dollars, après avoir été suspendue à plusieurs reprises en cours de séance pour une volatilité trop importante. Cela la valorise 654 millions de dollars, alors qu’elle en valait plus de 20 milliards en début d’année et plus de 40 milliards à son pic en novembre 2021.

Le sort de First Republic est en suspens depuis les défaillances rapprochées de trois banques américaines aux profils similaires début mars, c’est-à-dire concentrées sur une clientèle et/ou une zone géographique particulière.

Les autorités et d’autres établissements financiers étaient peu après venus à sa rescousse pour éviter qu’elle ne connaisse le même sort que Silicon Valley Bank et Signature Bank, à savoir la faillite après des retraits massifs soudains de la part de leurs clients.

Hasard du calendrier, la mauvaise nouvelle venant de First Republic a coïncidé avec la publication de rapports dans lesquels les régulateurs du secteur bancaire américain ont reconnu avoir eu un rôle dans la faillite des banques régionales qui ont secoué le système financier en mars, et continuent d’avoir des répercussions.

La Réserve fédérale (Fed) puis l’agence américaine des dépôts bancaires (FDIC) ont publié coup sur coup un rapport faisant le point sur leur approche face à la faillite de deux établissements, Silicon Valley Bank (SVB) et Signature Bank.

Les deux institutions ont avant tout souligné un point essentiel: la faillite des deux banques est en premier lieu la conséquence d’erreurs des directions respectives, incapables de " gérer leurs risques " pour SVB, ou de " développer et maintenir des pratiques de gestion des risques adéquates " pour Signature Bank.

Mais les rapports prennent rapidement la forme d’un mea culpa de la part des deux organismes, qui admettent avoir leur part de responsabilité dans l’enchaînement des faillites qui ont fait trembler le système financier américain et continuent d’avoir des répercussions.

Roger Barake, avec AFP