La nouvelle circulaire 165 de la Banque du Liban publiée le 19 avril a clairement distingué les anciens et les nouveaux fonds déposés dans les banques et, vise à travers les mesures proposées à stimuler l’activité économique et à relancer le secteur bancaire.

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La Banque du Liban a publié, le 19 avril la circulaire numéro 165,  dans laquelle elle distingue clairement les anciens et les nouveaux fonds déposés dans les banques, en prenant pour date pivot le 18 novembre 2019.  Ainsi, la différence est faite entre les anciens dépôts en devises appelés dans le jargon " dollars bancaires " ou " lollars " soumis à des restrictions, et les " dollars frais ", dont la circulation est libre, dans la mesure où ils ne sont pas tirés des actifs bloqués dans les banques. Les livres libanaises déposées sur des comptes bancaires et celles en espèces obéissent également au même régime.

La 165 permet par ailleurs aux déposants de payer par chèque à partir de leurs comptes, d’effectuer des virements entre banques et d’utiliser leurs cartes de débit. La nouvelle circulaire qui doit entrer en vigueur le 1ᵉʳ juin, pour donner aux banques le temps d’adapter leurs systèmes, stipule que la condition sine qua none est que les comptes contiennent des dollars américains frais ou des livres libanaises fraîches. Pour faciliter ces transactions, la BDL mettra en place un nouveau système de compensation, indépendant de celui utilisé pour les dépôts datant d’avant la crise.

Relance du secteur bancaire  

Des banquiers spécialistes qui ont requis l’anonymat au vu de la sensibilité du sujet soulignent que le principal objectif de cette circulaire est de réguler les activités bancaires et de relancer l’économie. Cette nouvelle mesure encourage l’ouverture de nouveaux comptes en livres libanaises et en dollars américains, permet de renflouer le ratio de liquidités dans les banques, et contribuera à réduire " l’économie du cash " qui prédomine actuellement avec tout ce qu’elle engendre comme difficultés au niveau de la traçabilité et de la fiscalité.

Toujours selon les mêmes sources, la circulaire se veut être un pas en avant qui tend à relancer le secteur bancaire sans passer par le Fonds monétaire international. Cette mesure sera-t-elle approuvée? Sans doute puisque l’inertie du secteur bancaire entraîne une grave stagnation économique du pays.

Des économistes ont néanmoins jugé la mesure illégale parce qu’elle distingue explicitement les fonds nouvellement déposés et ceux en banque avant la crise de 2019 et ont réitéré leur manque de confiance dans le secteur bancaire. Toujours est-il que cette mesure s’ajoute aux mesures précédentes que la Banque du Liban met en place afin de tenter de remettre le Liban à flot, l ‘État n’ayant mis en œuvre pour l’instant aucun plan global de relance.