La nouvelle circulaire 165 de la Banque du Liban publiée le 19 avril entrera en vigueur le 1er juin. Elle vise, à travers les mesures proposées, à assainir et stimuler l’activité économique, relancer le secteur bancaire, réduire les transactions en espèces et surtout, faciliter les opérations bancaires.

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Le 19 avril, la Banque du Liban (BDL) a publié la circulaire 165, dans le cadre de laquelle de nouvelles mesures sont proposées avec pour objectif celui de stimuler l’activité économique, relancer le secteur bancaire, réduire les transactions en espèces et à surtout faciliter les transactions monétaires. Cette circulaire entrera en vigueur le 1ᵉʳ juin.

La 165 va ainsi permettre aux déposants de payer par chèques à partir de leurs comptes, d’effectuer des virements entre banques et d’utiliser leurs cartes de débit. La condition sine qua none pour en profiter c’est d’avoir des comptes en dollars américains frais ou en livres libanaises fraîches.

Pour faciliter ces transactions, la BDL a mis en place un nouveau système de compensation, indépendant de celui utilisé pour les dépôts datant d’avant la crise de 2019.

Pratiquement, cette circulaire va permettre aux particuliers d’ouvrir de nouveaux comptes en livres libanaises ou dollars frais. À la demande du client, un carnet de chèques et une carte de débit peuvent être octroyés aux mêmes conditions pratiquées qu’avant la crise économico-financière de 2019. Sans oublier l’approbation des chèques bancaires. L’intérêt principal pour le citoyen? Ne pas circuler avec de grosses sommes

Pour ce qui est des entreprises, la 165 va faciliter les transactions qui vont rester interbancaires. Ainsi, pour les sociétés qui achètent des matières premières ou des produits à l’étranger et qui doivent effectuer des paiements par virements bancaires, l’argent sera disponible sur les comptes à travers des montants récoltés en chèques. Cela réduira également les risques au niveau sécuritaire: vols, agressions, etc.

Relance du secteur bancaire

Selon des sources bancaires, le principal objectif de cette circulaire est de réguler les activités bancaires et de relancer l’économie. Cette nouvelle mesure encourage l’ouverture de nouveaux comptes en livres libanaises et en dollars américains, permet de renflouer le ratio de liquidités dans les banques, et contribuera à réduire "l’économie du cash" qui prédomine actuellement, avec tout ce qu’elle engendre comme difficultés au niveau de la traçabilité et de la fiscalité.

Cette circulaire répond également à la demande pressante des instances internationales et institutions financières mondiales qui ont appelé à réduire les transactions en espèces et les risques qu’elles engendrent. D’ailleurs, ce sujet était à l’ordre du  jour de la réunion du Groupe d’action financière (GAFI, un organisme de surveillance de la criminalité financière) qui s’est tenu récemment à Bahrein.

Les anciens dépôts

Dans la circulaire 165, il n’y a aucune mention sur le sort des anciens dépôts. Selon les sources bancaires précitées, même si dans le cadre de cette circulaire, il y a une distinction entre les anciens fonds (appelés "dollars bancaires" ou "lollars", et soumis à des restrictions) et les nouveaux fonds (communément appelés "dollars frais" et dont la circulation est libre), avec pour date pivot le 18 novembre 2019, elle n’a nullement pour but, comme beaucoup l’ont laissé entendre, d’éliminer ou d’oublier les anciens dépôts en dollars. Le destin de ces dépôts évalués à 95 milliards de dollars sera défini, selon ces sources, au Parlement qui devra ou non voter des propositions de loi à cet égard.