Pas de panique, les fonctionnaires seront payés! Les majorations salariales, les prestations sociales promises aux fonctionnaires, mais aussi les salaires de base seront versés, a affirmé à Ici Beyrouth le ministre sortant des Finances, Youssef el-Khalil. Selon lui, le Parlement va se réunir pour approuver l’ouverture des lignes de crédit à cet effet.

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" Pas de panique, les fonctionnaires seront payés! ", a assuré le ministre sortant des Finances Youssef El Khalil à Ici Beyrouth. " Les majorations salariales, les prestations sociales promises aux fonctionnaires, mais aussi les salaires de base seront versés fin juin. Le Parlement va se réunir pour approuver l’ouverture des lignes de crédit à cet effet ", a-t-il poursuivi.

" Nous avons tiré la sonnette d’alarme lors du Conseil des ministres vendredi, au cas où le Parlement ne se réunirait pas à cet effet. Nous avons donné juin comme date limite. En général, toutes les parties sont d’accord quant à la nécessité d’une réunion du Parlement pour prendre les mesures nécessaires concernant les traitements de la fonction publique ", a-t-il encore dit.

Concernant le retrait des salaires des fonctionnaires au taux préférentiel de 66 000LL, jusque-là appliqué sur la plateforme Sayrafa de la Banque du Liban, le ministre a souligné que le taux de Sayrafa est désormais le même pour tout le monde, soit 86 300 LL pour un dollar (le 30 mai).

La BDL avait en effet, donné l’opportunité aux fonctionnaires de retirer leurs salaires en dollars en bénéficiant d’un taux de change plus avantageux que celui de Sayrafa dans le cadre de la circulaire n° 161, adoptée fin 2021.

Pas de réunion du Parlement, pas de salaires

Rappelons que vendredi dernier, à l’issue d’une réunion du gouvernement d’expédition des affaires courantes, le ministre sortant de l’Information, Ziad Makari, avait annoncé qu’à partir de juin, l’État libanais sera dans l’incapacité, non seulement de payer les majorations salariales et les prestations sociales promises aux fonctionnaires, mais aussi leurs salaires, à moins que le Parlement ne se réunisse pour décider de l’ouverture de lignes de crédit à cet effet.

Le Conseil des ministres avait par ailleurs décidé de verser aux fonctionnaires l’intégralité des allocations supplémentaires approuvées pour le mois de mai. Les administrations publiques doivent, de leur côté, fournir au ministère des Finances le nombre de jours de travail de chaque fonctionnaire.

Les frais de carburant dépassent le salaire

Parallèlement, la Ligue des fonctionnaires avait appelé vendredi dernier à une grève de deux semaines à partir du lundi 29 mai et jusqu’au 12 juin. Elle réclame une amélioration des conditions salariales de l’ensemble des fonctionnaires, même si le Conseil des ministres a approuvé le 18 avril une multiplication par 4 des traitements du secteur public, en plus des deux salaires précédemment approuvés, à condition que la présence soit de 14 jours par mois.

L’indemnité de transport avait été fixée à 450 000 livres libanaises par jour, à condition que la fréquentation ne dépasse pas les 18 jours par mois.

Avec la dépréciation de la livre libanaise et l’inflation, et malgré les augmentations consenties, les fonctionnaires ont vu leurs salaires divisés par 10. Ils sont désormais amenés à se demander si le fait de se rendre à leurs potes valait la peine, dans la mesure où les seuls frais de carburant peuvent dépasser la valeur des traitements mensuels.

Interrogé par Ici Beyrouth, un fonctionnaire en grève, s’insurge : " il n’est plus possible de vivre avec ces salaires même revus à la hausse. Aller au travail n’a plus de sens, encore moins avec le prix de l’essence”.

Le triste sort des fonctionnaires a précipité la déliquescence du secteur public qui a besoin d’une grande réforme, quantitative et qualificative.

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