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Alors que les travaux de forage pour prospecter les ressources gazières et pétrolières au niveau du bloc 9, à la frontière avec Israël, vont bon train, le consortium formé de TotalEnergies, de l’entreprise italienne ENI et de Qatar Energy a présenté deux offres pour l’exploration des blocs 8 et 10, adjacents au bloc 9 qui est pris en charge par ce même consortium.

Les résultats du forage au bloc 9 devraient être connus vers la fin du mois en cours. À en croire certains experts qui suivent le dossier de près, les premières indications sont plutôt encourageantes, ce qui a sans doute poussé le consortium à présenter une offre pour les deux blocs voisins, d’autant que l’accord sur la délimitation des frontières maritimes conclu entre le Liban et Israël contribue, dans une large mesure, à assurer un climat de stabilité dans la zone méridionale du pays, ce qui devrait avoir pour conséquence de stimuler les investissements étrangers dans la région.

Le consortium précité estime, dans ce cadre, que cette région, le Liban-Sud, à la frontière avec Israël, pourrait receler d’importantes réserves pétrolières et gazières, compte tenu des preuves géologiques disponibles et des découvertes israéliennes commercialisables dans la région voisine, où la géologie semble être interconnectée avec celle du Liban.

Des sources au sein de l’Autorité de gestion du secteur pétrolier au Liban ont indiqué qu’à l’exception du consortium conduit par TotalEnergies, aucune autre entreprise internationale, notamment américaine, n’a présenté d’offre pour le forage des blocs 8 et 10. D’aucuns estiment que le Liban aurait dû attendre les résultats du forage dans le bloc 9 avant de prendre une décision. Or cela est peu pertinent, car rien ne laisse croire que les entreprises se bousculeront pour participer à l’appel d’offres des blocs 8 et 10 une fois les résultats du forage actuel connus.

Ces sources ont également indiqué que le Liban n’est pas contraint d’accepter la nouvelle offre du fait que l’Autorité de gestion du secteur pétrolier présente trois options: la rejeter, l’accepter, ou entamer des négociations avec le consortium afin d’en améliorer les conditions.

Certaines sources de l’Autorité de gestion du secteur pétrolier ont souligné que l’élément clé pour accepter les deux nouvelles offres se base sur la part du Liban qui sera prélevée dans les revenus. Ainsi, dans le bloc 4, sa part varie de 62% à 71%, et dans le bloc 9, de 58% à 64%. Dans ce contexte, il convient de noter que l’attribution de ce bloc a eu lieu à une époque où le différend frontalier maritime avec Israël n’était pas encore résolu et présentait de hauts risques. Cependant, la situation a changé aujourd’hui, et par conséquent, la part du Liban dans chaque offre devrait être au moins similaire à celle du bloc 4.

L’Autorité de gestion du secteur pétrolier devrait bientôt commencer à examiner les deux offres pour les blocs 8 et 10 et présenter, par la suite, un rapport au ministre de l’Énergie, avec une recommandation pour une éventuelle décision, qui sera ensuite soumise au Conseil des ministres pour discussion et décision finale. Cependant, la question reste de savoir si les problèmes politiques et la vacance présidentielle entraveront cette nouvelle étape d’exploration du pétrole et du gaz.