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Depuis mercredi matin, la "rabta" de pain libanais est vendue à 47.000 livres au lieu de 43.000 dans les boulangeries. Pourquoi cette augmentation de 4.000 livres? En cause, principalement, le passage du taux de change utilisé pour l’achat de blé de 15.000 à 30.000 livres pour un dollar.

Contacté par Ici Beyrouth, le ministre sortant de l’Économie, Amin Salam, explique que cette augmentation du taux de change fait partie du plan mis en place avec la Banque mondiale lors de l’obtention du prêt pour l’achat du blé, en vue de rationaliser la subvention. "Cela ne veut absolument pas dire que la subvention sur le blé sera levée", assure-t-il. Avant de préciser que "c’est le taux de change utilisé pour le paiement du blé par les minotiers qui est passé de 15.000 LL à 30.000LL. Cela fait partie de la procédure".

La tonne de farine a augmenté de 4.686.000 livres

Le président du syndicat des propriétaires des boulangeries du Mont-Liban, Antoine Seif, a affirmé à Ici Beyrouth que, dans le cadre de l’accord avec la BM, les minoteries paient désormais les 15% qui leur incombe du prix du blé subventionné au taux de 30.000 livres au lieu de 15.000 pour un dollar. "La tonne de farine a du coup augmenté de 4 millions 686 mille livres", relève-t-il.

Ces 4.000 livres de différence, indique M. Seif, "sont également imparties à la hausse du prix des tonnes de mazout et de sucre d’environ 30 dollars chacune".

Il a rappelé qu’à part le blé, les autres composantes du pain ne bénéficient pas de subventions.

Notons que cette majoration du taux de change pour l’achat du blé s’est effectuée progressivement passant de 1.500 LL, à 7.500 LL , puis à 15.000 LL, jusqu’à 30.000 LL pour un dollar, mercredi.

Un prêt de 150 millions de dollars

Il convient de rappeler que le Liban et la Banque mondiale ont conclu, en mai 2022, un accord d’urgence d’une valeur totale de 150 millions de dollars pour préserver la sécurité alimentaire au Liban, à travers un soutien à l’importation de blé.

L’accord est intervenu à la suite de négociations entamées après le début de l’offensive russe en Ukraine et les craintes d’une crise de blé au Liban qui importe son blé essentiellement d’Ukraine. La guerre dans ce pays, ainsi que l’effondrement économico-financier dont le Liban est témoin, ont exacerbé les risques d’une crise alimentaire.

Avec ce prêt, le Liban est couvert au niveau de l’importation du blé, d’autant plus que la Banque du Liban, dont les réserves ont beaucoup diminué, ne peut plus débloquer de manière régulière des fonds pour subventionner l’achat de blé.

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