Plan du FMI : Yassine Jaber sous le feu des critiques des déposants
Le ministre des Finances Yassine Jaber.

Les propos du ministre Yassine Jaber ont suscité une vive polémique après qu’il a affirmé son intention d’appliquer les conditions du Fonds monétaire international, estimant que «les plus grands perdants de la réforme seraient l’État et les banques». Une lecture vivement contestée par les déposants, qui assurent que les véritables victimes de la réforme restent les citoyens ayant perdu l’accès à leurs économies.

Selon la page «Le cri des déposants», les déclarations du ministre sont jugées «inexactes». Les représentants des déposants affirment que le plan gouvernemental prévoit en réalité la transformation d’une large part des dépôts en obligations à long terme, d’une maturité de dix à vingt ans.

Si Yassine Jaber évoque un remboursement de 85 % des dépôts, les chiffres avancés par les déposants dans le cadre de la «formule des 100 000» indiquent que seuls 14 % des fonds seraient effectivement restitués à court ou moyen terme, tandis que 86 % seraient convertis en titres de long terme.

Les déposants dénoncent également la tentative du ministre de dissocier le gouvernement actuel de la responsabilité de la crise. Ses détracteurs rappellent que Yassine Jaber a occupé des fonctions politiques et législatives pendant plus de trois décennies, ce qui, selon eux, l’inscrit pleinement dans la classe dirigeante ayant contribué à l’effondrement économique.

Le plan défendu par le ministre inclut par ailleurs l’effacement des fonds propres des banques, une mesure susceptible de conduire certaines d’entre elles à la faillite. Dans ce scénario, de nombreux déposants se retrouveraient contraints de s’en remettre au Fonds de garantie des dépôts, dont la couverture maximale ne dépasse pas 75 millions de livres libanaises, un montant largement insuffisant au regard des pertes subies.

Les déposants rejettent catégoriquement l’ensemble du projet, qu’ils qualifient de «non viable, non amendable et contraire à la Constitution et aux lois en vigueur». Ils refusent toute mesure impliquant l’effacement de leurs dépôts ou la rétroactivité des responsabilités financières jusqu’en 2015, notamment pour récupérer les intérêts perçus.

Ils dénoncent enfin le non-respect des droits des épargnants ayant converti leurs avoirs de la livre libanaise au dollar avant la crise, parlant d’une «atteinte financière grave».

Les déposants estiment que le ministre Yassine Jaber porte une «responsabilité majeure» dans la promotion et la justification de ce plan, et appellent les députés à le rejeter afin de préserver les droits des citoyens et la confiance envers l’État.

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