L’agence de notation américaine Standard & Poor’s (S&P) a maintenu la note des obligations en devises du Liban à SD/SD, et celle des titres de dette en livres libanaises à CC/C, tout en gardant une perspective négative à long terme.

L’agence a attribué les perspectives négatives de la dette en livres à la possibilité d’une restructuration de celle-ci par le gouvernement libanais. Elle a indiqué dans son rapport, lundi, que la mise en œuvre des réformes qui favoriseraient une reprise économique est toujours "chancelante en raison de la stagnation politique actuelle au Liban".

Standard & Poor’s a évoqué le vide présidentiel, depuis 16 mois, et la présence d’un gouvernement d’expédition des affaires courantes, pour mettre en doute la capacité du Cabinet à mettre en œuvre les réformes nécessaires exigées par le Fonds monétaire international (FMI). Elle a indiqué dans ce même contexte qu’il est également peu probable que le projet de restructuration de la dette soit mené à son terme.

​Selon l’agence, la guerre à Gaza a exacerbé les tensions politiques au Liban et les risques sécuritaires locaux.

D’autre part, elle a rappelé que le gouverneur par intérim de la Banque du Liban, Wassim Mansouri, appelle le Parlement à approuver une loi de "contrôle des capitaux", de libéraliser et d’unifier les taux de change, et d’établir un cadre juridique qui empêche la banque centrale de financer le gouvernement.

Il s’agit de réformes conformes aux conditions préalables requises par le programme du FMI.

En outre, S&P a relevé que la crise macroéconomique a provoqué une baisse significative de la taille de l’économie libanaise, qui est passée de 53 milliards de dollars en 2017 à environ 16 milliards de dollars en 2023.

L’agence a également estimé que le produit intérieur brut (PIB) par habitant est tombé d’environ 7.800 dollars en 2017 à environ 3.000 dollars en 2024.

Standard & Poor’s s’attend à ce que le PIB enregistre une contraction de 0,2 % en 2024, contre un taux de contraction similaire de 0,2 % en 2023 et une contraction de 0,6 % en 2022. Dans ce contexte, l’agence a souligné qu’une légère reprise de l’activité économique dans le secteur privé et dans le mouvement touristique soutiendra la croissance économique au cours de la période s’étendant entre 2025 et 2027.

​Au niveau financier, l’agence a relevé que le budget 2024, approuvé en janvier dernier, ne prévoyait pas de réformes fondamentales telles que celles exigées par le FMI, et qu’il devait donc être modifié pour améliorer la collecte des recettes (actualisation des tranches d’imposition et de certaines redevances pour compenser la détérioration du taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar sur le marché parallèle).

Parallèlement, Standard & Poor’s a révélé que le gouvernement libanais n’émettra pas de bons du Trésor au premier trimestre 2024, notant que la Banque du Liban n’a pas participé à ces adjudications depuis le second semestre 2022. Globalement, il est prévu que le taux d’endettement par rapport au PIB atteigne environ 285% en 2023, contre 160% en 2019.

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