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Le monde de la finance retient son souffle en attendant la tournure que prendront les tensions latentes, mais soutenues, dans la région du Proche-Orient.

Réveillés avec des sueurs froides, vendredi matin, par la nouvelle de la frappe israélienne contre le centre de l’Iran, les investisseurs ont mis du temps avant de comprendre que la guerre entre les deux protagonistes prend, pour le moment, l’allure d’un jeu de ping-pong.

Cela dit, les valeurs refuges, comme l’or ou le franc suisse, sont, par exemple, restées recherchées vendredi, en journée, à l’inverse des actions, considérées comme des actifs risqués.

Ainsi, vers 10h50 GMT, la devise helvétique prenait 0,43% contre le billet vert, à 0,9084 franc suisse pour un dollar.

De son côté, l’or montait de 0,11% à 2.381,73 dollars l’once, non loin de son sommet absolu atteint la semaine dernière (à 2.431,52 dollars).

Pas de dégâts  

Après avoir entendu les déclarations de responsables iraniens, qui ont minimisé les effets de l’attaque, assurant que l’explosion de vendredi dans le ciel d’Ispahan n’a causé "ni accident ni dommage" et que "les installations nucléaires n’ont pas été touchées", les cours du pétrole baissaient vendredi, après avoir bondi de plus de 4% dans les heures qui ont suivi les explosions en Iran, le marché voulant croire à une désescalade des tensions entre l’Iran et Israël.

"Si les prix du pétrole agissaient comme un baromètre du risque géopolitique au Moyen-Orient, les niveaux actuels suggèreraient que ce n’est pas un sujet", a commenté Stephen Innes, analyste de Spi AM.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, baissait de 0,67%, à 86,53 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, lâchait 0,62%, à 82,22 dollars.

Par ailleurs, après avoir perdu jusqu’à 0,95% dans la matinée, le Cac 40 a reculé de 0,25% à 8.002,6 points à la mi-séance.

Quant aux emprunts d’État, ils étaient toujours recherchés vendredi, faisant mécaniquement baisser leurs rendements. Celui du dix ans américains, la référence mondiale, a abandonné six points de base à 4,58%.

Même si le premier réflexe des investisseurs a été vendredi d’éviter toute prise de risque, celui-ci s’est fortement atténué à mesure que la journée avançait.

Un œil sur le détroit d’Ormuz

Cela n’empêche pas les observateurs de garder un œil sur le détroit d’Ormuz par lequel transite quotidiennement un cinquième de la production mondiale de pétrole.

C’est que toute perturbation, au niveau de ce point de passage crucial situé entre l’Iran et Oman, pourrait être fatale pour l’économie mondiale et faire grimper les prix de pétrole de plus de 10%.

Le golfe arabo-persique produit plus de 20 millions de barils par jour, rappelle-t-on.