Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a indiqué que l’un des objectifs principaux de son gouvernement est d’"œuvrer à résoudre la crise économique et financière actuelle, en approuvant principalement la loi sur le contrôle des capitaux".

Dans un discours prononcé jeudi, dans le cadre de la conférence de l’Union des banques arabes (UBA), placée sous le thème de "La sécurité économique arabe à la lumière des changements géopolitiques", M. Mikati a déclaré que "ce travail de sauvetage économique" comprend, par ailleurs, "l’approbation des réformes et des lois nécessaires à cet effet, le partage des pertes, la protection des fonds des déposants et la restructuration du secteur bancaire". Il a, dans ce contexte, insisté sur la nécessité de "créer un environnement d’investissement qui ouvre la voie à des opportunités prometteuses", notamment en "stimulant le cycle économique et en renforçant les relations politiques et économiques avec les pays arabes, qui sont les principaux partenaires" du Liban.

D’après M. Mikati, cela implique la nécessité "d’assumer les obligations financières sur le plan local et international, de rééchelonner les dettes, de constituer des réserves en devises étrangères, de réduire les dépenses, d’augmenter les importations, d’attirer les investissements étrangers et de lutter contre la corruption, le blanchiment d’argent, les délits financiers et le terrorisme".

État des lieux de la situation actuelle

M. Mikati s’est penché sur les multiples crises auxquelles est confronté le Liban, dans un climat régional marqué par des tensions. "Ces défis pèsent lourdement sur le peuple libanais, qui souffre d’une crise économique, financière et humanitaire sans précédent et de la perte des composantes morales et matérielles fondamentales qui lui permettent de résister à ces difficultés et de s’en remettre", a-t-il souligné.

Il a principalement signalé le problème de "la vacance présidentielle qui engendre une instabilité institutionnelle et politique, l’exacerbation de la crise économique et financière et le retard dans le lancement des réformes et des plans de redressement". Il a, dans ce contexte, dénoncé "les attaques et les agressions israéliennes contre le territoire libanais", les "violations de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies" et les "vagues migratoires de déplacés syriens qui ont profondément affecté le paysage libanais".

De son côté, le premier vice-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Wassim Mansouri, a assuré que le résultat le plus important de l’arrêt du financement de l’État à partir des réserves de son institution est "d’établir l’indépendance de la Banque centrale et de lui redonner sa tâche fondamentale et son rôle de garant monétaire".

Il a estimé que "pour parvenir à cette stabilité, la Banque du Liban utilise le seul outil qui lui reste, à savoir le contrôle de la masse monétaire en livres libanaises en ne pompant les dollars que par l’intermédiaire de l’État, créant ainsi une sorte d’équilibre entre l’économie dollarisée et l’économie en livres libanaises". "Grâce à ces mécanismes, la banque a pu augmenter ses réserves en devises étrangères qui s’élèvent désormais à un milliard de dollars américains", a-t-il ajouté.

Pour M. Mansouri, pour que "le Liban sorte de sa profonde crise économique, il est nécessaire de responsabiliser le système judiciaire, d’élaborer un plan clair pour gérer les fonds des déposants et de reconstruire l’économie en rétablissant le secteur bancaire, en restructurant l’État et en édifiant ses institutions".