Écoutez l’article

Peu importe la fièvre spéculative sur une hausse du prix de l’or à court terme, des experts évoquant un plus haut à 2.800 dollars l’once, avant fin 2024, le principe de base de la diversification des actifs reste indétrônable.

Les Libanais auraient investi dans l’or, depuis le déclenchement de la crise multidimensionnelle, en octobre 2019, même si le métal jaune ne produit pas des intérêts immédiats et ne dégage pas de plus-value à court terme.

En 2024, plus que jamais auparavant, avec la baisse de l’attrait de l’immobilier et dans un contexte d’hyperinflation, les Libanais sont nombreux à vouloir acheter des pièces et des lingots d’or ou des bijoux. Ils pensent à raison qu’il y a un manque d’alternatives valables à l’or, offrant un refuge traditionnel en temps de crise.

L’or et les Libanais

Les chiffres d’importation de lingots d’or par le Liban ont enregistré une augmentation consécutive à partir d’octobre 2019, passant de 476 millions de dollars pour atteindre 1,13 milliard de dollars durant les huit premiers mois de 2023, selon les chiffres du bureau de recherches Information International.

Quant aux exportations de lingots d’or, les chiffres ont enregistré une baisse consécutive dès octobre 2019, passant de 1,132 milliard pour atteindre environ 122 millions de dollars durant les huit premiers mois de 2023.

Correction du prix de l’or

Depuis le début de l’année, le cours du métal précieux a pris plus de 13% pour atteindre le record historique de 2.431,52 dollars le 12 avril dernier, galvanisé par les attentes de baisse des taux d’intérêt américains qui rendent le dollar moins attractif. Il devait reculer dans la seconde quinzaine d’avril pour osciller autour de 2.225 dollars l’once.

En dépit de cette correction, il s’agit d’un niveau très élevé par rapport au prix de l’once début 2024, d’une part, et du prix de l’once en 2022 qui s’articulait autour de 1.880 dollars, d’autre part.

L’or à la hausse

Le prix de l’or monte et descend sur le marché des matières premières. Il n’est donc pas dans la pratique sans risque, même s’il est considéré comme un outil de couverture des risques. Mais il n’a jamais déçu ses détenteurs sur le long terme.

Dans ce contexte, de nombreux experts s’accordent à dire qu’aucun moment n’est inapproprié pour acheter de l’or. Ce qui signifie que l’achat d’or est approprié en toutes circonstances et à tout moment, à condition que l’acheteur vise à épargner et non à investir.

Les aléas conjoncturels

Les tensions géopolitiques accrues avec la guerre en Ukraine et celle entre Israël et le Hamas contribuent à l’appétit pour l’or en tant qu’actif coté, pour son caractère de valeur refuge traditionnelle.

La tendance des banques centrales du monde entier à diversifier leurs avoirs afin de réduire leur dépendance à l’égard du dollar américain est aussi un autre élément qui booste la demande mondiale. Les achats d’or des banques centrales ont totalisé 289,7 tonnes pour les trois premiers mois de 2024.

En 2023, la banque centrale chinoise a acheté 225 tonnes d’or, selon le World Gold Council. En mars dernier, les réserves d’or de la Chine ont augmenté de 5 tonnes, portant le stock total du pays à 2.262 tonnes.

Selon un économiste réputé, cité par Insider sous le couvert de l’anonymat, le prix de l’or peut encore augmenter de 29% si la banque centrale chinoise poursuit ses achats.

On note, par ailleurs, que la demande d’or dans le secteur technologique – le métal jaune se retrouvant dans les composants de nombreux appareils électroniques – a grimpé de 10% au premier trimestre de 2024 par rapport à la même période l’année dernière, atteignant 78,6 tonnes.

Malgré la ruée vers l’or et la frénésie d’achat du métal jaune, Georgette Boele, économiste à la banque néerlandaise ABN AMRO, a mis en garde contre la tentation de tout miser sur cette matière première dans un contexte de prix record, dans une note datée du 15 avril dernier.

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !