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Le Liban est "le plus grand donateur" dans l’affaire des migrants syriens illégaux installés sur son territoire. Il en paie le prix fort depuis 2011, date du début de la guerre en Syrie. Le coût d’accueil de cette communauté serait de plus 55 milliards de dollars.

Avec la crise multidimensionnelle, qui s’est déclenchée en 2019, le Liban ploie sous l’énorme fardeau que représente la présence syrienne massive sur son territoire, chiffrée par la Sûreté générale à 2.100.000 jusqu’en 2022. Depuis cette date, les flux migratoires se sont intensifiés alors que, dans le même temps, l’enregistrement des réfugiés par les autorités libanaises s’est arrêté. Une décision surprenante qu’elles n’ont jamais justifiée. Dans la foulée, on note que la densité démographique au Liban a atteint des records avec 600 habitants par kilomètre carré. Ce qui aurait augmenté de 50% la pression sur l’infrastructure routière dans certaines régions du pays. De ce fait, le coût de sa maintenance supplémentaire aurait été estimé, sur la période de 2015 à 2022, à 1.554.000.000 de dollars.

Selon les données du ministère libanais des Affaires sociales obtenues par Ici Beyrouth, la part de l’aide apportée par la communauté internationale au Liban pour son accueil des migrants syriens, depuis 2011, a totalisé la bagatelle de 12 milliards de dollars. Un chiffre qui en dit long sur le peu de sérieux avec lequel celle-ci aborde un tel dossier.

Dans son intervention, lors de la visioconférence, qui s’est tenue le 31 mars 2021 à Bruxelles, l’ancien Premier ministre, Hassan Diab, avait déjà évalué le coût de la présence illégale syrienne sur le territoire national de 2011 à 2018 à 46,5 milliards de dollars.

3.000 travailleurs syriens 

Le comble réside dans le fait que, parmi cette communauté de migrants syriens, la Sûreté générale n’a répertorié que 3.000 travailleurs enregistrés jusqu’à fin 2022 auprès du ministère du Travail. Dans ce contexte, on rappelle que le taux de chômage au Liban tourne autour de 37% depuis 2019 et que les taxes et les impôts ont été relevés en 2024 dans une proportion moyenne de 120% pour renflouer les caisses vides du Trésor et faire face à une dévaluation de la livre libanaise de 98%.

Subventions libanaises aux Syriens

Selon les données du ministère des Affaires sociales, les pertes sur le réseau électrique en raison des besoins des migrants syriens se chiffrent à 23.192.640.000 dollars de 2014 à 2020.

Le plus inique dans le dossier de l’énergie est le fait que l’État libanais "achetait" de l’électricité à la Syrie pour couvrir les besoins en courant électrique du Liban, mais sur le terrain, cet "achat" sert à subvenir aux besoins énergétiques des Libanais et des plus de deux millions de migrants, déplacés et réfugiés syriens se trouvant sur son territoire.

Dans ce contexte, on rappelle que les migrants syriens, comme les Libanais, ont bénéficié pleinement de la subvention par l’État libanais du courant électrique à partir de 1994, date à laquelle le prix du baril de fuel a été fixé à 22 dollars.

Secteur de l’eau 

Parallèlement, les dommages directs subis par le secteur hydraulique du fait de la présence syrienne au Liban s’élèveraient de 2015 à 2022 à près de 1.633.200.000 dollars.

Ces dommages se répartissent comme suit:
– Le coût supplémentaire supporté par le Trésor en raison de l’augmentation de la demande sur le réseau d’eau potable et du réseau d’assainissement serait de 144.000.000 de dollars.

– Le coût annuel de la quantité d’eau utilisée par les migrants syriens illégaux s’élèverait à environ 744.600.000 dollars.

– Le coût du traitement des eaux usées résultant de l’utilisation de l’eau par les personnes déplacées aurait atteint 744.600.000 dollars.

Les déchets solides 

Les dommages subis par l’environnement seraient de 2015 à 2022 (8 ans) globalement de l’ordre de 879.000.000 de dollars. Ces dommages se répartissent comme suit:

– La communauté des migrants syriens produit 1.500 tonnes de déchets solides par jour dont le coût moyen de traitement est de 150 dollars pour une tonne, soit 657.000.000 de dollars sur huit ans.

– Les retombées de la pollution sur l’environnement seraient de 29.600.000 dollars.

– L’impact sur la dégradation de l’environnement serait de 192.400.000 dollars.

Santé et enseignement 

Sur le plan de la santé, la capacité de l’hospitalisation dans les hôpitaux publics a diminué d’une manière sensible. Quant à l’impact des migrants syriens illégaux sur l’infrastructure de santé dans le pays, elle a été estimée à environ 611.112.000 dollars.

Au niveau de l’enseignement, l’impact de la migration syrienne serait d’un milliard cinq cents millions de dollars.