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Depuis le début de l’année, les hausses records des cours du métal jaune et, plus récemment, celui de l’argent, font la une des médias.

La cote du métal jaune et celle du métal blanc évoluent en grande partie côte à côte, car leurs performances sont soutenues par des conditions macroéconomiques et de couverture de risques de change qui se recoupent en de nombreux points.

Des gains de 5%

Mais dans le contexte actuel, le cours de l’argent semble progresser plus fortement et plus rapidement que celui de l’or.  

Le prix de l’once d’argent aura grimpé de plus de 5% en une semaine et d’un quart sur les cinq premiers mois de 2024. En franchissant le seuil psychologique de 30 dollars, il aura atteint son plus haut cours depuis plus d’une décennie, sachant qu’il l’avait brièvement dépassé en 2021.

Mercredi dans l’après-midi, le prix de l’or tournait autour de 2.412 dollars l’once, alors que celui de l’argent oscillait autour de 31,2 dollars. Des prix qui donnent un ratio or/argent de 45, soit une pièce d’or pour 45 pièces d’argent.

L’attrait physique

Pour plusieurs experts, l’argent présente un double avantage, tirant sa valeur de son utilisation comme actif financier d’une part, et comme une matière première industrielle d’autre part.

La demande est forte sur l’argent comme matière physique. Le métal blanc a fait une entrée par la grande porte dans la fabrication de technologies d’énergie propre. Il est un élément clé de l’industrie photovoltaïque, et avec une forte croissance de ce secteur, l’utilisation de l’argent devrait atteindre un record cette année, selon le Silver Institute, une association internationale établie en 1971, dont les membres sont issus de tous les secteurs de l’industrie de l’argent.

L’or continue de briller

Cela dit, le métal jaune brille toujours de mille feux. Il s’est imposé, une nouvelle fois comme valeur refuge, mardi soir, face aux perturbations géopolitiques déclenchées par l’annonce de la disparition du président iranien, Ebrahim Raïssi, dans un crash de son hélicoptère, dimanche, en Azerbaïdjan. La réaction des marchés a été immédiate, certes, mais de courte durée. Le prix de l’or a légèrement grignoté du terrain. "Une réaction attendue", a commenté un expert interrogé par Ici Beyrouth. Ce dernier a estimé que la réaction dans la durée des marchés dépendra de la version que les autorités iraniennes donneront de l’accident de l’hélicoptère présidentiel.

Le prix de l’or, rappelle-t-on, a enregistré des records en 2024 en raison d’une avalanche de facteurs en arrière-plan.

 

Dans cet ordre d’idées, on citera les tensions géopolitiques accrues avec la guerre en Ukraine et celle entre Israël et le Hamas.

La tendance des banques centrales du monde entier est de diversifier leurs avoirs afin de réduire leur dépendance à l’égard du dollar américain. Les achats d’or des banques centrales ont totalisé 289,7 tonnes pour les trois premiers mois de 2024.

La banque centrale chinoise a acheté 225 tonnes d’or, selon le World Gold Council. En mars dernier, les réserves d’or de la Chine ont augmenté de 5 tonnes, portant le stock total du pays à 2.262 tonnes.

Maintenant plus que jamais, des Libanais se tournent vers les marchés internationaux pour investir, attirés par les métaux précieux. Et pour cause! La Bourse de Beyrouth tourne au ralenti, les choix y sont limités, vu le nombre réduit des compagnies cotées.