La Bourse de Paris a terminé lundi en hausse de 0,91%, un mouvement fragile qui ne compense pas les lourdes pertes de la semaine passée, alors que les investisseurs se préparent à vivre les prochains jours au gré des évolutions politiques.

L’indice vedette CAC 40 a gagné 68,30 points à 7.571,57 points. La semaine passée, il a réalisé sa pire performance hebdomadaire depuis mars 2022 (-6,55%), dont une perte de 2,66% vendredi.

Sur 2024, la performance de l’indice parisien est redevenue positive (+0,38%), mais elle demeure loin de celles des autres places européennes.

Le rebond reste donc "fragile", estime Andréa Tuéni, analyste de Saxo Banque. "Les mouvements sont erratiques, il y a quelques percées à la hausse, mais on repart bien vite en arrière ensuite. La bonne nouvelle est qu’on arrête l’hémorragie", poursuit-il.

Le marché doit réapprendre à "naviguer entre les incertitudes politiques", avec "pas mal de programmes qui ne plaisent pas forcément aux investisseurs", mais aussi le risque "d’inaction" si aucune majorité ne se dégage des deux tours de scrutin, observe M. Tuéni.

Pendant trois semaines, les marchés vont suivre les évolutions des forces dans les sondages, ainsi que les "précisions" qui peuvent être apportées aux différentes propositions politiques, selon l’analyste.

Lundi, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, interrogée sur les soubresauts engendrés par la crise politique en France, a affirmé que son institution était "attentive au bon fonctionnement des marchés financiers".

"On continue à être attentifs bien sûr, mais ça se limite à ça", a ajouté Mme Lagarde.

Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt français à 10 ans, l’échéance qui fait référence, est nettement remonté pour terminer vers 3,21%.

L’écart avec le taux allemand tourne toujours autour de son plus haut niveau depuis 2011, lors de la crise de la zone euro.

Importante commande pour Thales

Le groupe Thales a annoncé lundi quadrupler la capacité de production de munitions de son usine de La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) après une importante commande de l’armée française.

"Le site de La Ferté-Saint-Aubin va accroître considérablement les cadences de production qui vont passer d’une production annuelle globale de 20.000 munitions en 2023 à plus de 80.000 munitions par an d’ici 2026", a indiqué l’industriel dans un communiqué.

Le titre a avancé de 1,16% à 152,05 euros.

Rebond des secteurs touchés

Les secteurs les plus touchés par les chutes la semaine passée, notamment les banques et l’automobile, ont repris quelques couleurs lundi.

Côté finance, Axa a gagné 1,87% à 29,98 euros, BNP Paribas 1,25% à 59,14 euros, Société générale 1,17% à 22,41 euros.

Dans l’automobile, Renault a avancé de 1,08% à 48,66 euros, Stellantis a pris 0,87% à 18,98 euros.

Avec AFP