Le sort des élections de l’ABL est imminent

Mercredi, l'Association des Banques du Liban (ABL) s'apprête à élire son nouveau conseil d'administration. Traditionnellement, le consensus a caractérisé les élections au sein de l'ABL. Cette année, cette échéance s'avère tout aussi délicate que les deux précédentes, en raison de la complexité de la situation actuelle marquée par une vacance présidentielle persistante, une crise financière en cours et un contexte sécuritaire tendu.
Le mercredi 10 juillet 2024, l'assemblée générale extraordinaire de l’ABL se réunira avec notamment à l'ordre du jour la modification de l'article 13 du règlement de l'association. Cette modification vise à prolonger le mandat actuel du conseil d'administration, présidé par M. Sélim Sfeir, évitant ainsi une bataille électorale complexe, étant donné les nombreux facteurs défavorables dans ces circonstances délicates, eu égard les efforts visant à harmoniser les décisions concernant la crise bancaire et les solutions envisagées. Partant, les médiateurs s’activent pour assurer le quorum nécessaire demain et éviter toute paralysie lors de l'assemblée générale.
À ce jour, les calculs ne sont pas encore finalisés et les contacts n'ont pas encore abouti à une solution définitive pour assurer le quorum de l'assemblée générale prévue le 10 juillet. L'ordre du jour de cette réunion inclut la modification du règlement intérieur de l'association, la réélection du Dr Sélim Sfeir comme président avec les membres actuels, ainsi que la possibilité d'intégrer quelques modifications et d'ajouter de nouveaux membres au conseil d'administration.
Les divergences de points de vue parmi les membres de l'association quant aux approches adoptées pour gérer la crise et les solutions proposées sont un secret de polichinelle. Ces divergences sont toutefois courantes au sein de toute association, syndicat ou conseil d'administration.
En effet, certaines petites banques continuent d'insister sur la nécessité de les intégrer dans les prises de décisions de l'association en cette période exceptionnelle.

Selon le règlement intérieur de l'ABL, la tenue d'une assemblée générale extraordinaire nécessite la présence d'au moins 75% de ses membres. De plus, toute décision relative au règlement intérieur ou à la modification de ses articles requiert l'approbation de la majorité des membres, soit 75% d'entre eux.
À l’heure actuelle, il est nécessaire de modifier l'article 13 pour prolonger le mandat du conseil en place. Le Dr Sfeir, qui préside le conseil d'administration depuis deux mandats consécutifs, ne peut se représenter pour un troisième mandat sans cette modification du règlement intérieur. Il a d'abord été élu en 2019, avant le début de la crise financière, puis réélu en 2021. Le mandat du conseil a été prolongé exceptionnellement d'un an, arrivant à son terme en juillet de cette année.
Par ailleurs, il existe des divergences d’opinion entre la majorité des banques et une minorité d'entre elles. En effet, un groupe de petites banques exerce des pressions sur le conseil actuel pour obtenir deux sièges au conseil d'administration de l'association, en échange de leur soutien pour assurer le quorum lors de la prochaine assemblée. Ces banques demandent la modification du règlement intérieur de l'association pour élargir le nombre de membres du conseil d'administration de 12 à 14, répartis entre 7 membres musulmans et 7 autres chrétiens.
Ces banques font donc pression en proposant d'accepter l'ajout de ces deux nouveaux membres au conseil d'administration. À défaut, elles menacent de ne pas assurer le quorum requis pour la tenue de l'assemblée générale mercredi, ce qui empêcherait la modification du règlement intérieur et la prolongation du mandat de Sélim Sfeir, et forcerait l'élection d'un nouveau conseil excluant M. Sfeir de la présidence de l'association. Elles justifient leur position en arguant que «ces petites banques craignent pour leur avenir dans tout nouveau plan de restructuration du secteur».
Toutefois, il est crucial de noter qu'il n'existe actuellement aucun candidat potentiel pour la présidence de l'association si le règlement intérieur n'est pas modifié et si M. Sfeir ne reste pas en poste.
Quoi qu'il en soit, les heures à venir seront cruciales pour déterminer le sort des élections de l'ABL; sans omettre l’appréhension d'entrer dans une période de vacance et de gestion des affaires courantes, susceptible d’affecter le processus décisionnel de l'association et les négociations concernant les lois financières et bancaires.
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