Banque centrale: vers une augmentation des plafonds mensuels de retrait?

Les réserves en devises de la Banque du Liban (BDL) enregistrent une augmentation soutenue depuis le 1er août 2023.
Les chiffres révèlent que les réserves liquides en devises étrangères de la BDL ont poursuivi leur croissance, passant de 8,573 milliards de dollars fin juillet 2023, date de la prise de fonction de la nouvelle direction de la BDL, à 9,9 milliards de dollars fin juin 2024, avec une croissance mensuelle moyenne de 120 millions de dollars.
Cela s’inscrit dans le cadre de la politique de la BDL de ne pas financer l’État en devises et de reconstituer ses réserves en devises tout en contrôlant le volume de la monnaie en circulation en livres libanaises (LBP).
Les dernières statistiques de la BDL montrent que le volume de la monnaie en circulation en dehors de la BDL a diminué à 60.000 milliards de LBP fin juin 2024, soit l’équivalent de 675 millions de dollars, ce qui représente environ 7% des réserves liquides en devises de la BDL, au taux de change de 89.500 LBP par dollar.
Les chiffres obtenus jusqu’à la mi-juillet montrent que ces réserves ont atteint environ 10,277 milliards de dollars, soit une augmentation de près de 1,707 milliard de dollars en moins d’un an. Selon des sources de la BDL, cette augmentation devrait atteindre les deux milliards de dollars d’ici la fin du troisième trimestre de cette année, compte tenu des mesures adoptées par la BDL pour renforcer ses réserves.
Les sources de la BDL assurent que le compte de l’État libanais en devises de ces réserves s’élève à environ 500 millions de dollars. Ce niveau est relativement bon, mais représente une faible proportion des réserves en devises, que la BDL peut facilement couvrir.
Quant aux réserves constituées par l’État dans ses comptes en devises à la BDL, elles ont été renforcées grâce à un financement d’environ 170 millions de dollars provenant de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, ainsi qu’aux recettes fiscales et aux droits de douane perçus en devises, entre autres.
Les sources de la BDL réaffirment la capacité de la banque centrale à fournir les dollars nécessaires pour couvrir l’intégralité du compte de l’État libanais en devises, sans peser sur les réserves de la BDL.
Il faut également savoir que les fonds nécessaires à l’État pour financer ses dépenses en livres libanaises et en devises étrangères, y compris les salaires et autres obligations, sont disponibles.

Par ailleurs, il s’agit de noter la volonté de maintenir la stabilité du taux de change sur le marché parallèle à 89.500 LBP, grâce à la poursuite du plan de contrôle de la masse monétaire en livres libanaises, actuellement proche de 60.000 milliards de LBP, soit environ 670 millions de dollars au taux de change actuel du marché parallèle.
Partant, la BDL peut couvrir l’ensemble de cette masse monétaire avec une petite partie de ses réserves.
D’un autre côté, elle poursuit sa coordination avec le ministère des Finances pour «aspirer» les livres libanaises du marché, notamment par le paiement des salaires et des obligations mensuelles importantes, afin de répondre aux besoins du secteur financier local en monnaie nationale et de maintenir une stabilité monétaire continue.
La BDL collabore également avec les autorités sécuritaires et judiciaires pour lutter contre la spéculation sur la monnaie, qui a considérablement diminué à la suite de la réduction de la masse monétaire en livres libanaises en circulation, rendant leur utilisation pour des activités spéculatives plus difficile.
Dans un autre contexte, des questions subsistent quant à l’avenir du taux de change bancaire en dollars, connu sous le nom de «lollar», alors que des discussions ont lieu sur une possible augmentation du taux de 15.000 LBP à 25.000 LBP par dollar.
Les sources de la BDL réaffirment que le seul taux de change reconnu par la BDL est celui publié sur son site Web, soit 89.500 LBP par dollar. Tout taux inférieur imposerait des coûts importants aux déposants en raison de la «décote» qu’ils subiraient.
Par conséquent, la BDL ne participera à aucune décision augmentant les coûts pour les déposants. Si le gouvernement décide de procéder à cette mesure, qu’il en soit ainsi, et advienne que pourra.
Concernant l’avenir des circulaires de la BDL, y compris 166 et 158, les chiffres montrent que la circulaire 166, qui permet aux déposants de retirer jusqu’à 150 dollars en espèces de leurs comptes en lollars, bénéficie à un grand nombre de personnes (entre 60.000 et 70.000). Quant à la circulaire 158, qui permet aux bénéficiaires avant le 1er juillet 2023 de retirer 400 dollars en espèces par mois, jusqu’à une limite annuelle de 4.800 dollars, et aux clients qui n’ont pas bénéficié des dispositions de la circulaire 158 avant le 1er juillet 2023 de retirer 300 dollars en espèces par mois, avec une limite annuelle de 3.600 dollars, elle bénéficie à environ 300.000 personnes.
Selon les sources de la BDL, une fois le nombre maximum de bénéficiaires des deux circulaires atteint, il sera possible d’envisager une augmentation des plafonds des retraits mensuels, sous réserve de la capacité des banques et de la BDL à fournir les liquidités nécessaires pour financer ces augmentations.
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