Multiplication des commandes d’un côté, discrétion de l’autre : le premier salon aéronautique d’ampleur depuis la pandémie, qui s’est déroulé la semaine dernière à Dubaï, a présenté un contraste saisissant entre Airbus et Boeing.
Avec 408 commandes et intentions de commandes, Airbus a semblé avoir enjambé la crise de la Covid, quand Boeing n’a affiché que 78 commandes pour la construction d’avions neufs.
" Les perspectives commencent à s’éclaircir, les compagnies aériennes aussi commencent à regarder l’horizon et à se préparer à une situation post-crise ", a estimé le patron d’Airbus, Guillaume Faury, présent à Dubaï.
Si le trafic aérien mondial ne se situe qu’à la moitié de son niveau de 2019, la demande d’avions neufs devrait exploser dans les 20 prochaines années, selon les avionneurs.
Airbus table sur un besoin de 39 000 appareils, Boeing de plus de 43 000, pour faire face à l’augmentation du trafic et se doter d’avions moins consommateurs et donc émettant moins de CO2.
L’avionneur américain, lui, s’est montré discret au cours du salon, annonçant notamment sa principale commande : 72 monocouloirs 737 MAX pour la jeune compagnie indienne, Akasa Air.
Les accidents du 737 MAX, les problèmes de production du 787 et les retards de certification de son futur gros-porteur 777X ont fait vaciller le géant de Seattle. Aussi l’avionneur a-t-il exposé, lors du salon, l’un de ses quatre 777X d’essais, première apparition à l’étranger. La compagnie Emirates représente à elle seule le tiers des commandes de 777X déjà passées.

Le marché du fret
Plus généralement, le transport aérien de fret a été sous les projecteurs à la faveur de l’essor du fret aérien mondial, qui a dépassé en septembre de 9% son niveau d’avant la crise.
Airbus a annoncé les premières intentions de commande pour son A350F, future version cargo de son long-courrier, et Boeing a engrangé quelques commandes pour ses 777 et 767 cargos. L’avionneur américain a également glané quelques contrats pour convertir en transport de fret des avions passagers d’ancienne génération.
La réussite a également souri à l’avionneur européen pour les commandes militaires (2 avions ravitailleurs A330 MRTT pour les Émirats et 2 avions de transport A400M pour l’Indonésie).
Les autres avionneurs ont pu, eux aussi, compter sur des contrats, dont le brésilien Embraer et le constructeur d’avions régionaux ATR.
21 novembre 2021/AFP