Depuis quelques mois, l’État libanais a du mal à assurer les salaires des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères au Liban et à l’étranger, faute d’argent liquide et surtout de devises. L’affaire a été cependant réglée, a indiqué le ministre des Finances Youssef Khalil, à Ici Beyrouth.

Une crise de liquidité dans le pays affecte de nombreux secteurs, publics et privés. Vendredi, le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib et le syndicat des hôpitaux privés ont levé la voix pour réclamer que ce problème soit réglé. Abdallah Bou Habib a demandé de l’argent en espèces pour payer les employés de son département qui n’ont pas été rémunérés depuis quelque temps, alors que le syndicat des hôpitaux a mis en garde contre les conséquences des restrictions bancaires draconiennes sur le fonctionnement des établissements hospitaliers.

Dans un communiqué, le syndicat a prié le Premier ministre Najib Mikati et le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé de demander aux banques commerciales d’assurer des fonds en liquide aux hôpitaux pour qu’ils puissent poursuivre leur mission.

" Les hôpitaux ne peuvent pas retirer les fonds transférés par l’État vers leurs comptes dans les banques ", a affirmé le syndicat en insistant sur le fait que " cette situation pourrait les obliger à demander à leurs patients de pays en cash le montant de leurs factures, ce qui entraînerait une catastrophe sanitaire ". Plus encore, souligne le syndicat, les importateurs de matériel et de médicaments exigent désormais des hôpitaux de régler leurs factures en espèces et les banques demandent aux hôpitaux de payer les salaires des employés en liquide.

Le ministre des Finances, Youssef Khalil, a affirmé à Ici Beyrouth qu’il a sécurisé le montant destiné aux fonctionnaires des Affaires étrangères. " Nous avons payé deux mois de salaires aux diplomates et employés des représentations du Liban à l’étranger ", a-t-il précisé. " Nous tenons à eux ", a-t-il affirmé en soulignant l’importance de la tenue des législatives les 6 et 8 mai dans les pays de l’émigration. M. Khalil répondait ainsi aux rumeurs qui circulent depuis quelques jours, selon lesquelles les expatriés ne pourront pas voter faute d’argent dans les représentations libanaises à l’étranger.

Concernant les hôpitaux, Youssef Khalil a indiqué qu’une solution s’organise. " Un budget avait été alloué à la pandémie de Covid 19. Nous avons de l’argent et des discussions sont en cours avec la Banque mondiale pour optimiser notre avoir en dollars ", a-t-il poursuivi.