Mardi, le Liban et l’Égypte ont signé un accord pour acheminer le gaz vers la centrale de Deir Ammar via la Syrie. Celui-ci permettra d’assurer quatre heures supplémentaires d’alimentation en courant.

Mardi, le Liban et l’Égypte ont signé un accord pour acheminer le gaz vers la centrale de Deir Ammar via la Syrie. L’accord a été signé par la directrice générale du pétrole au ministère, Aurore Féghali, le directeur général du pétrole au ministère syrien de l’Énergie, Nabih Khristi, et le président de la compagnie gazière publique égyptienne EGAS, Magdy Galal, en présence du ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad.

Cet accord permettra d’assurer quatre heures supplémentaires d’alimentation en courant. Elles viennent s’ajouter aux deux heures assurées grâce à l’approvisionnement en fuel de l’Irak.

Cet accord constitue la dernière étape avant que la balle ne soit définitivement dans le camp de la Banque mondiale, qui devrait financer le projet, et de l’administration américaine pour exempter le Liban des sanctions prévues par la loi César à l’encontre de tout pays, entité ou individu qui collaborent avec le régime syrien.

M. Fayad confie dans ce cadre à Ici Beyrouth que l’Égypte lui avait assuré qu’elle interviendrait auprès de la Banque mondiale pour débloquer le financement nécessaire. Il affirme en outre que le médiateur américain chargé des négociations indirectes entre le Liban et Israël pour la délimitation des frontières maritimes, Amos Hochstein, lui a fait part, lors de sa visite au Liban la semaine dernière, "de son enthousiasme pour le projet et pour sa mise en œuvre le plus rapidement possible, dans les deux prochains mois". M. Hochstein a également promis d’aider le Liban pour ce qui est des sanctions prévues dans la loi César comme pour le financement de la Banque mondiale. L’émissaire américain aurait également assuré à M. Fayad être "prêt à intervenir auprès de Bagdad pour une prolongation du contrat d’importation du fuel irakien" qui prend fin en septembre.

700 millions de mètres cubes de gaz

Conformément à cet accord, "700 millions de mètres cubes de gaz devraient être acheminés par an sur une durée de dix ans". Le Liban ne profitera toutefois que de 650 millions de mètres cubes, "les 50 millions restants seront donnés à la Syrie, en guise de droit de passage", explique M. Fayad. En pratique, cela signifie une quantité suffisante pour faire tourner à plein régime la centrale de Deir Ammar qui fournit près de 430 mégawatts.

M. Fayad affirme dans ce contexte que "le prix du gaz égyptien est intéressant puisque le kWh coûtera 7 cents contre 15 à 17 cents pour le gazoil. À noter que les travaux de réparation du gazoduc reliant l’Égypte au Liban ont été achevés par la société égyptienne TGS (Technical Company for Gas Pipeline Operation Services) pour un montant d’environ un million de dollars.

Il ne faut pas oublier également l’acheminement de courant électrique de Jordanie via la Syrie dont l’accord a été signé le 26 janvier 2022. Ce projet attend également un financement de la part de la Banque mondiale, ainsi que des mesures pour exempter le Liban des sanctions prévues par la loi César. Le Liban a demandé 250 millions de dollars pour les deux projets. "L’acheminement du gaz égyptien via la Syrie, de l’électricité de Jordanie et du fuel irakien permettront à Électricité du Liban d’alimenter le Liban en courant entre huit et dix heures par jour", se félicite M. Fayad.

Toutefois, la mise en œuvre de ces deux projets, égyptien et jordanien, a pris du retard en raison de la mise en attente du financement par la Banque mondiale que Walid Fayad attribue à des "facteurs politiques".