Le plan de redressement est un des éléments qui doivent être adoptés dans le cadre des négociations du Liban avec le FMI. Certains amendements de ce plan sont actuellement étudiés par l’exécutif et vont être envoyés dans les prochains jours à la commission des finances et du budget.

Deux ans après le début des négociations et plusieurs atermoiements, un accord préliminaire avec le FMI a été entériné le 7 avril, mais qui doit être complété par certaines lois, telles que le budget de 2022, l’amendement de la loi sur le secret bancaire, le contrôle des capitaux, la restructuration du secteur bancaire et de la dette. Or ce plan a été critiqué par des parties politiques et économiques, ainsi que par les banques commerciales, qui ont contesté la répartition des pertes.

Pas de version finale 

Il y a quinze jours, la nouvelle commission des Finances et du Budget, remaniée après les législatives du 15 mai, a été étonnée de relever que le gouvernement ne lui avait toujours pas envoyé la dernière version du plan de redressement adopté le 20 mai, juste avant que le gouvernement ne se transforme en gouvernement d’expédition des affaires courantes, après les élections législatives.  Jeudi, les députés n’avaient toujours pas le texte modifié avec les amendements, prévoyant notamment la création d’un fonds de recouvrement des dépôts. C’est ce qu’ont dévoilé les députés qui assistaient à la réunion de la commission des Finances qui s’est tenue en présence du Premier ministre Nagib Mikati et du vice-Premier ministre Saadé Chami. Ibrahim Kanaan, président de la commission, a affirmé que les détails des amendements apportés seront transmis à la commission dans les prochains jours.

L’Association des banques du Liban (ABL) avait, pour sa part, critiqué le plan, estimant que, selon la version initiale, les banques et les déposants supportaient la majeure partie du déficit évalué par le gouvernement à 72 milliards de dollars. Les établissements bancaires estiment qu’un recours au FMI est inévitable, mais voudraient aussi que le plan soit amendé en vue d’une meilleure répartition des pertes.

Quid des gros déposants

À travers le plan, le gouvernement prévoit d’annuler une grande partie des obligations en devises de la banque centrale envers les banques commerciales afin de réduire le déficit de la BDL et de liquider les banques non viables, d’ici novembre. Le plan prévoyait également un audit de la situation financière de la Banque centrale, fin juillet.

Le plan initial indique qu’il protégera les petits déposants dans la mesure du possible dans chaque banque viable. Mais quid des gros déposants, que ce soit les individus ou les entreprises qui font tourner l’économie, et qui ont eu confiance jusqu’au bout dans le pays? A ce propos, certains deputés, dont Michel Moawad, ont refusé le principe de faire une différence entre petits et grands déposants, et ont insisté pour que le plan ne soit pas uniquement financier mais accompagné d’un agenda de réformes, sinon ce serait pousser les déposants à refinancer encore une fois un système pourri.

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