L’Union des banques arabes a publié une étude sur la " stagflation dans le monde ". Il y est question d’inflation, de baisse de la croissance, de prix élevés dus à l’impact de la guerre russo-ukrainienne, de faiblesse des économies et des actions des banques centrales dans le monde.

Dans une étude, l’Union des banques arabes a relevé que les marchés internationaux connaissent aujourd’hui une forte inflation des prix des matières premières et des produits de base, qu’ils n’ont pas connue depuis plus de quatre décennies. Les signes d’inflation ont commencé à apparaître à partir du troisième trimestre 2021, mais le rythme s’est accéléré avec le déclenchement de la crise russo-ukrainienne.

Croissance mondiale à 2.9%

Cette inflation a coïncidé avec une grave récession économique, qui a conduit à l’émergence d’une certaine incertitude quant à l’avenir, avec la crainte de faire face à un état de stagflation, qui pourrait causer de graves dommages aux économies mondiales même les plus fortes. Les attentes de la Banque mondiale publiées en juin dernier indiquent une réduction significative des perspectives d’avenir pour les économies du monde entier, la croissance mondiale devant fortement ralentir cette année pour atteindre 2,9%, contre 5,7% en 2021. Cette situation reflète une réduction d’environ un tiers des attentes de janvier 2022, qui estimaient que la croissance atteindrait 4,1% au cours de l’année.  Il est prévu que la baisse de la croissance se poursuive et passe à 2,2% en 2023.

Cette réduction significative est due à la forte hausse des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi qu’aux perturbations des chaînes de valeur, de l’approvisionnement et du commerce international dus à la crise russo-ukrainienne et aux sanctions contre la Russie, ainsi qu’aux mesures actuellement mises en œuvre par les banques centrales du monde entier pour freiner l’inflation.

Région MENA

Les économies des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord souffraient début 2022 de pertes de taux de croissance causées par la pandémie de Covid-19.

La crise russo-ukrainienne a aggravé la situation malgré ses effets économiques variables sur les pays de la région. En effet, les pays exportateurs de pétrole ont réalisé une reprise remarquable et les pays importateurs ont subi un double choc, dû à la hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant. Au total, la hausse des prix du pétrole et l’augmentation de la production ont maintenu une forte reprise de la croissance pour les pays exportateurs de pétrole, compensée par une hausse partielle des prix des matières premières alimentaires.

En effet, la production quotidienne de pétrole dans les pays du Conseil de coopération du Golfe a augmenté d’environ 3 millions de barils de plus qu’en 2021. Selon la Banque mondiale, l’Irak enregistrera le taux de croissance le plus élevé, avec une croissance du PIB de 8,8% en 2022.

Augmentation des taux d’intêret

L’étude a également abordé les mesures mises en place par les banques centrales pour réduire les risques d’inflation. En effet, lorsque les taux d’inflation augmentent, les banques centrales recourent à divers outils pour freiner la hausse, et les plus importants sont les taux d’intérêt. Ceux-ci sont le principal outil que la Réserve fédérale américaine utilise spécifiquement pour gérer l’inflation, ce qui conduit automatiquement les banques centrales du monde entier (dans les pays développés et en développement) à adopter la même politique.

Selon les expériences passées, ce boom inflationniste ne peut pas durer plus de deux ans, mais cette évaluation peut être erronée si des crises inattendues surviennent.