La crise du pain semble s’aggraver, à en croire le vice-président de l’Union des syndicats des boulangeries, Ali Ibrahim, qui a expliqué mardi que l’arrêt des activités des principales minoteries, début juin, "a entraîné une grave pénurie", les quantités de farine distribuées aux boulangeries ayant diminué. Par conséquent, certaines boulangeries ont fermé, alors que d’autres travaillent à 50% de leur capacité, a-t-il expliqué dans une conférence de presse. "Vu les grandes files devant les boulangeries, les distributeurs de pain ont suspendu leurs activités, a-t-il ajouté. De ce fait, un marché noir s’est mis en place dans la plupart des régions."

Selon M. Ibrahim, 4.190 tonnes de farine de moins ont été distribuées aux boulangeries, réparties comme suit: 414 tonnes au Liban-Sud, 2.093 tonnes dans la banlieue sud de Beyrouth, au Mont-Liban et à Beyrouth, 950 tonnes dans la Békaa, 554 tonnes au Liban-Nord et 180 tonnes dans la Montagne. "Le ministère de l’Économie aurait dû délivrer les permis de livraison afin que les boulangeries reçoivent les quantités nécessaires, a avancé M. Ibrahim. Ce qui n’a pas été fait."

De plus, "la levée des subventions sur la farine extra et ses dérivés a poussé de nombreux consommateurs à acheter du pain arabe au lieu des baguettes, en raison de leur coût élevé". "Ce qui a donc accru la pression sur le pain arabe", a-t-il signalé.

Et M. Ibrahim d’appeler le ministère de l’Économie à délivrer des autorisations pour la livraison de farine pour assurer la quantité nécessaire à chaque boulangerie. Dans le cas contraire, a-t-il mis en garde, "nous lancerons un appel à toutes les boulangeries à ne pas fournir de pain".