Reçu hier par le président libanais Michel Aoun, le directeur régional d’Alvarez & Marsal, la société internationale de conseil, spécialisée en transformation des entreprises et situation de crise, James Daniell, a expliqué au chef de l’État que son cabinet a entamé le 27 juin l’audit juricomptable de la Banque du Liban, "après avoir réuni tous les documents, les données et les informations requis". Une étape qui a duré 15 mois, selon un communiqué du palais présidentiel de Baabda sur son compte Twitter, et qui a été lancée après une décision en ce sens du Conseil des ministres de l’époque.

L’entretien s’est déroulé en présence du ministre sortant des Finances Youssef Khalil, du commissaire du gouvernement auprès de la Banque du Liban Christelle Wakim, du conseiller du chef de l’État Sélim Jreissati, et du directeur général de la présidence de la République Antoine Choucair.

Toujours selon la présidence de la République, les étapes de soumission des documents requis à la société internationale ont été passées en revue durant la réunion. Le président devait souligner dans ce contexte que son attachement à ce processus s’explique par son "souci de faire prévaloir le droit et de déterminer les responsabilités dans la dilapidation des fonds dont les Libanais ont été privés". Il s’est dit confiant que "le processus de réforme a bel et bien démarré et ne pourra plus s’arrêter, même s’il a pris du temps".

Sauf que pour Baabda, dont l’objectif principal est de se débarrasser du gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé, et de lui faire porter toute la responsabilité de la crise financière au Liban, l’audit et les réformes semblent se limiter à la BDL. Aucun audit n’a été en revanche lancé dans les ministères considérés comme de véritables cavernes d’Ali Baba.