Une rumeur circule depuis jeudi que les juges libanais, sur ordre du gouverneur de la banque centrale Riad Salamé ont percu leurs salaires en" lollars ", c’est-à-dire en dollars bancaires au taux de 8.000 livres libanaises. Ici Beyrouth a contacté l’un d’eux qui a confirmé l’information. Cette mesure a étonné plus d’un, même le ministre sortant du Travail, Moustapha Bayram, qui s’est dit " étonné de la gestion irréfléchie et improvisée de cette sélectivité ". Cette décision a suscité beaucoup de remous, mais le juge précité, qui a souhaité garder l’anonymat, de rétorquer au ministre : " Il faut améliorer la situation financière du juge, sachant qu’il s’agit là de l’un des problèmes les plus importants de la justice depuis plus de 35 ans. Déjà dans les années 90, le problème existait. Un juge ne peut pas rendre justice aux gens quand il souffre d’injustice. "

Les juges sont en grève depuis le 9 février parce que les problèmes, tant moraux que matériels, liés à leur profession dépassent désormais ce qui peut être soutenable. Ils accusent le pouvoir politique de saper la justice et de se " remplir les poches, alors que les Libanais ont faim ". Pour eux, il est impossible de travailler dans des conditions aussi désastreuses. Les palais de justice souffrent d’un manque hallucinant de moyens et même les services élémentaires (eau, électricité, ramassage des ordures, papiers) n’y sont pas assurés.

Selon la même source, dans les deux prochaines semaines, la grève devrait être suspendue et tous les juges seront présents aux audiences.

Tags :

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !