Une réunion pour rien ? Le 16 juillet se sont terminées des discussions entre les ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20 en Indonésie afin de trouver des solutions aux crises économique, énergétique et alimentaire mondiales. Aucun accord n'a été conclu, en raison des tensions entre l'Occident et la Russie sur le sujet ukrainien.
Une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20 en Indonésie s'est achevée samedi 16 juillet sans communiqué conjoint faute de consensus entre les pays membres après des désaccords sur l'offensive russe en Ukraine.
Pendant les deux jours de réunion sur l'île de Bali, les grands argentiers ont cherché des réponses aux crises alimentaire et énergétique mondiale et à l'accélération de l'inflation.
Mais une nouvelle confrontation entre les Occidentaux qui dénoncent l'impact de la guerre en Ukraine sur l'économie et la Russie qui accuse les sanctions occidentales d'être à l'origine de la détérioration de la conjoncture, a rendu un accord impossible.
Pas de communiqué conjoint
La ministre indonésienne des Finances Sri Mulyani Indrawati lors d'une conférence de presse concluant les réunions, le 16 juillet (AFP)
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen avait accusé vendredi la guerre menée par la Russie d'avoir "envoyé une onde de choc à travers l'économie mondiale", et plusieurs ministres occidentaux ont accusé les responsables économiques russes de complicité dans les atrocités commises en Ukraine.
A la place d'un communiqué conjoint, l'Indonésie qui organise le G20 cette année, a proposé une déclaration au nom de la présidence, a indiqué la ministre des Finances indonésienne Sri Mulyani Indrawati.
"Nous allons publier un résumé de la présidence qui décrira ce que nous avons pu obtenir (...) de ce G20", a-t-elle expliqué au cours d'une conférence de presse de clôture.
Sur 14 paragraphes, deux n'ont pas pu obtenir l'unanimité des membres, car ils concernent "les implications de la guerre et comment y répondre", a ajouté le gouverneur de la Banque centrale d'Indonésie Perry Warjiyo.
Il avait appelé à l'ouverture les participants à redoubler d'effort pour parvenir à des politiques économiques coordonnées, au moment où les risques se multiplient pour l'économie mondiale.
Futur sombre
Malgré l'absence de consensus, la directrice exécutive du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva a appelé les pays du G20 à "faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire baisser l'inflation", adapter leur politique budgétaire et à coopérer entre eux, dans un communiqué publié après la réunion.
"Les perspectives se sont assombries de façon significative et les incertitudes sont exceptionnellement élevées", a averti la responsable de l'institution qui se prépare à abaisser une nouvelle fois en juillet ses prévisions mondiales de croissance.
Le ministère russe des Finances n'était pas représenté physiquement par son ministre (AFP)
Face à une inflation plus élevée que prévu en juin, certains membres de la Réserve fédérale américaine réfléchissent à relever les taux directeurs lors de leur prochaine réunion. Cette perspective, qui s'ajoute à plusieurs hausses de taux ces derniers mois, déclenche des craintes d'une possible entrée en récession des Etats-Unis et des inquiétudes chez les pays en développement qui craignent de voir les capitaux quitter leur marché brutalement.
La guerre en Ukraine a été omniprésente dans les discussions de par son impact sur les marchés, et en accentuant une crise alimentaire et énergétique.
L'Indonésie, qui mène une politique étrangère non alignée, n'avait pas cédé aux pressions occidentales pour écarter la Russie des réunions du G20.
Le ministre russe en visio
Le ministre russe des Finances Anton Silouanov a participé virtuellement avec deux responsables russes présents sur place, tandis que son homologue ukrainien Serguiï Marchenko s'est aussi exprimé en ligne.
Cette réunion était une étape préparatoire au sommet des chefs d'Etat du G20 qui doit se tenir en novembre à Bali.
Janet Yellen a eu des rencontres bilatérales avec ses homologues d'Arabie saoudite, Indonésie et Turquie notamment, pour faire campagne pour une limitation du prix du pétrole russe, afin de réduire les financements pour la campagne militaire russe, a indiqué le Trésor.
Mais cette question n'a pas été évoquée à la réunion du G20, selon la ministre indonésienne.
"Progrès"
Pour répondre à l'insécurité alimentaire croissante dans le monde, le FMI, la Banque mondiale, le Programme alimentaire mondial, la FAO et l'OMC, ont appelé à l'action dans un communiqué commun dans quatre domaines.
Il faut "soutenir les plus fragiles, faciliter les échanges commerciaux, encourager la production alimentaire et investir dans une agriculture résistante aux changements climatique", a résumé Kritalina Georgieva dans un tweet vendredi soir.
L'Indonésie compte aussi organiser une réunion conjointe des ministres de l'Agriculture et des Finances pour se pencher sur l'insécurité alimentaire.
Sri Mulyani Indrawati a annoncé des "progrès" sur la mise en place de la réforme mondiale de l'imposition, qui devrait instaurer une taxe minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales d'ici 2024.
Avec AFP
Une réunion des ministres des Finances et gouverneurs de banques centrales du G20 en Indonésie s'est achevée samedi 16 juillet sans communiqué conjoint faute de consensus entre les pays membres après des désaccords sur l'offensive russe en Ukraine.
Pendant les deux jours de réunion sur l'île de Bali, les grands argentiers ont cherché des réponses aux crises alimentaire et énergétique mondiale et à l'accélération de l'inflation.
Mais une nouvelle confrontation entre les Occidentaux qui dénoncent l'impact de la guerre en Ukraine sur l'économie et la Russie qui accuse les sanctions occidentales d'être à l'origine de la détérioration de la conjoncture, a rendu un accord impossible.
Pas de communiqué conjoint
La ministre indonésienne des Finances Sri Mulyani Indrawati lors d'une conférence de presse concluant les réunions, le 16 juillet (AFP)
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen avait accusé vendredi la guerre menée par la Russie d'avoir "envoyé une onde de choc à travers l'économie mondiale", et plusieurs ministres occidentaux ont accusé les responsables économiques russes de complicité dans les atrocités commises en Ukraine.
A la place d'un communiqué conjoint, l'Indonésie qui organise le G20 cette année, a proposé une déclaration au nom de la présidence, a indiqué la ministre des Finances indonésienne Sri Mulyani Indrawati.
"Nous allons publier un résumé de la présidence qui décrira ce que nous avons pu obtenir (...) de ce G20", a-t-elle expliqué au cours d'une conférence de presse de clôture.
Sur 14 paragraphes, deux n'ont pas pu obtenir l'unanimité des membres, car ils concernent "les implications de la guerre et comment y répondre", a ajouté le gouverneur de la Banque centrale d'Indonésie Perry Warjiyo.
Il avait appelé à l'ouverture les participants à redoubler d'effort pour parvenir à des politiques économiques coordonnées, au moment où les risques se multiplient pour l'économie mondiale.
Futur sombre
Malgré l'absence de consensus, la directrice exécutive du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva a appelé les pays du G20 à "faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire baisser l'inflation", adapter leur politique budgétaire et à coopérer entre eux, dans un communiqué publié après la réunion.
"Les perspectives se sont assombries de façon significative et les incertitudes sont exceptionnellement élevées", a averti la responsable de l'institution qui se prépare à abaisser une nouvelle fois en juillet ses prévisions mondiales de croissance.
Le ministère russe des Finances n'était pas représenté physiquement par son ministre (AFP)
Face à une inflation plus élevée que prévu en juin, certains membres de la Réserve fédérale américaine réfléchissent à relever les taux directeurs lors de leur prochaine réunion. Cette perspective, qui s'ajoute à plusieurs hausses de taux ces derniers mois, déclenche des craintes d'une possible entrée en récession des Etats-Unis et des inquiétudes chez les pays en développement qui craignent de voir les capitaux quitter leur marché brutalement.
La guerre en Ukraine a été omniprésente dans les discussions de par son impact sur les marchés, et en accentuant une crise alimentaire et énergétique.
L'Indonésie, qui mène une politique étrangère non alignée, n'avait pas cédé aux pressions occidentales pour écarter la Russie des réunions du G20.
Le ministre russe en visio
Le ministre russe des Finances Anton Silouanov a participé virtuellement avec deux responsables russes présents sur place, tandis que son homologue ukrainien Serguiï Marchenko s'est aussi exprimé en ligne.
Cette réunion était une étape préparatoire au sommet des chefs d'Etat du G20 qui doit se tenir en novembre à Bali.
Janet Yellen a eu des rencontres bilatérales avec ses homologues d'Arabie saoudite, Indonésie et Turquie notamment, pour faire campagne pour une limitation du prix du pétrole russe, afin de réduire les financements pour la campagne militaire russe, a indiqué le Trésor.
Mais cette question n'a pas été évoquée à la réunion du G20, selon la ministre indonésienne.
"Progrès"
Pour répondre à l'insécurité alimentaire croissante dans le monde, le FMI, la Banque mondiale, le Programme alimentaire mondial, la FAO et l'OMC, ont appelé à l'action dans un communiqué commun dans quatre domaines.
Il faut "soutenir les plus fragiles, faciliter les échanges commerciaux, encourager la production alimentaire et investir dans une agriculture résistante aux changements climatique", a résumé Kritalina Georgieva dans un tweet vendredi soir.
L'Indonésie compte aussi organiser une réunion conjointe des ministres de l'Agriculture et des Finances pour se pencher sur l'insécurité alimentaire.
Sri Mulyani Indrawati a annoncé des "progrès" sur la mise en place de la réforme mondiale de l'imposition, qui devrait instaurer une taxe minimum de 15% sur les bénéfices des multinationales d'ici 2024.
Avec AFP
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