Israël intensifie les frappes malgré les appels internationaux à la retenue. Les tirs de roquettes du Hamas sur Israël se poursuivent. Les États-Unis pressent Israël de protéger les civils, tandis que la France demande une clarification des objectifs.

L’armée israélienne a continué de bombarder la bande de Gaza dimanche, malgré les appels internationaux à la retenue afin de protéger les civils et sur fond d’"impasse" pour renouveler la trêve avec le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Au cours de la nuit, l’armée israélienne a dit avoir frappé "plus de 400 cibles" dans la bande de Gaza depuis la reprise des combats vendredi qui ont fait au moins 240 morts selon le ministre de la Santé de Gaza.

La branche armée du Hamas et celle du Jihad islamique affilié ont par ailleurs annoncé avoir tiré samedi "des barrages de roquettes" visant plusieurs villes d’Israël, dont Tel-Aviv.

De son côté, l’armée israélienne a fait état de "plus de 250 roquettes" tirées et de deux soldats tués samedi, les premiers annoncés depuis la reprise des combats.

Une frappe à l’aube dimanche a fait au moins sept morts dans le secteur de Rafah, à la pointe sud de la bande Gaza, près de la frontière avec l’Égypte, a indiqué le gouvernement de Gaza.

Déployée sur le terrain dans le nord de la bande de Gaza, l’armée israélienne a multiplié les frappes aériennes dans le sud de ce territoire où des centaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés par le conflit.

Sans remettre en cause le droit de son allié "de se défendre" contre le Hamas, les États-Unis ont mis en garde Israël contre un bilan s’alourdissant dans la bande de Gaza.

"Trop de Palestiniens innocents ont été tués. Franchement, l’étendue de la souffrance, ainsi que les images et les vidéos qui nous viennent de Gaza, sont dévastatrices", a déclaré la vice-présidente américaine Kamala Harris depuis la COP28 à Dubaï. Et d’ajouter: "Israël doit en faire plus pour protéger les civils innocents".

"Je pense qu’on est à un moment où les autorités israéliennes vont devoir définir plus précisément leur objectif et l’état final recherché", a aussi dit sur place le président français Emmanuel Macron, estimant que la "sécurité" d’Israël ne pourra être garantie si elle "se fait au prix des vies palestiniennes".

Cette escale au Qatar a suivi de peu le départ des négociateurs israéliens sur place, Israël invoquant "l’impasse" dans les discussions pour reconduire une trêve de sept jours ayant permis la libération d’une centaine d’otages entre les mains du Hamas et de 240 prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Le Hamas – considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis, l’Union européenne et Israël notamment – a dit avoir "proposé un échange de prisonniers et de personnes âgées" parmi les otages, ainsi que la remise à Israël des corps de captifs "morts dans les bombardements israéliens".

Mais Benjamin Netanyahou a accusé le mouvement islamiste d’avoir "violé l’accord" en "tirant des roquettes" vers Israël pendant la trêve. Le Hamas avait également revendiqué une attaque à Jérusalem fatale à quatre Israéliens.

En Israël, des centaines de personnes ont manifesté, samedi, à Tel-Aviv, pour demander la libération des 137 personnes encore détenues dans la bande de Gaza. Beaucoup portaient des posters avec les photos des captifs.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué samedi avoir reçu les premiers "camions d’aide" depuis la fin de la trêve, via le terminal égyptien de Rafah, poste-frontière avec Gaza.

La ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, où une partie de ces déplacés ont trouvé refuge, a été massivement visée par les bombardements israéliens samedi. L’hôpital local Nasser comptait samedi "1.000 patients, soit plus de trois fois sa capacité", a souligné sur X le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, disant "ne pas trouver des mots assez forts pour témoigner de nos inquiétudes face à ce que nous observons".

Maria Chami, avec AFP