Au 58ᵉ jour de la guerre entre Israël et le Hamas, l’armée israélienne a annoncé étendre ses opérations au sud de la bande de Gaza. Plusieurs tirs de roquettes ont frappé le territoire israélien en provenance de Gaza, du Liban et de la Syrie. 

L’armée israélienne a indiqué avoir mené "environ 10.000 frappes aériennes depuis le début de la guerre". Elle avait déclaré samedi avoir mené en près de 48 heures plus de 400 frappes sur le territoire palestinien, qui ont ciblé principalement la région de Khan Younès (sud).

L’armée a aussi indiqué avoir mené dans la nuit de samedi des frappes sur des "cibles terroristes" dans la bande de Gaza, où elle affirme avoir détruit "environ 500 puits de tunnels" sur les plus de 800 qu’elle dit avoir identifiés depuis le début de sa campagne terrestre.

Le ministère de la Santé de Gaza a fait état de 316 morts et 664 blessés "durant les heures passées", soit depuis la fin de la trêve, vendredi.

L’armée israélienne a annoncé la mort de deux soldats, portant à 398 le nombre de soldats tués depuis le 7 octobre, dont 72 dans les combats à Gaza.

Il n’y a actuellement aucune "négociation officielle" en vue d’une nouvelle trêve ou de libération d’otages, selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby. Cent trente-sept otages restent détenus après des vagues de libérations lors d’une trêve de sept jours qui a volé en éclats le 1ᵉʳ décembre.

"Transfert forcé"

Pour l’ONG Norwegian Refugee Council, les ordres d’évacuation de l’armée israélienne adressés aux habitants de certains secteurs de la bande de Gaza, "sans garanties de sécurité ou de retour, sont équivalents à un transfert forcé de population".

Au total, 1,8 million de personnes (sur 2,4 millions d’habitants) ont déjà été déplacées par la guerre, d’après l’ONU.

Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a demandé sur la plateforme X (anciennement Twitter) un cessez-le-feu immédiat. "Les informations faisant état d’hostilités en cours et de bombardements intenses à Gaza sont pétrifiantes", a-t-il ajouté.

Un navire-hôpital italien baptisé "Vulcano", doté de salles d’opération, est arrivé au port égyptien d’Al-Arish, proche de la frontière avec Gaza, a indiqué à l’AFP une source portuaire.

Quelque 880 étrangers et binationaux ainsi que 13 blessés avaient été évacués samedi de la bande de Gaza vers l’Égypte à travers le passage de Rafah, le seul à ne pas être contrôlé par Israël, selon l’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (Ocha).

Attaques des Houthis

Les Houthis du Yémen, groupe rebelle soutenu par l’Iran, ont déclaré avoir attaqué deux navires au large des côtes yéménites, ajoutant qu’ils continueraient à cibler les navires "israéliens" "jusqu’à ce que l’agression israélienne contre nos frères de la bande de Gaza cesse".

De son côté, le Pentagone a affirmé avoir détruit un drone houthi qui s’approchait de l’USS Carney.

"Cruauté calculée"

Le procureur en chef de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a déclaré que son bureau "intensifierait encore ses efforts pour faire avancer ses enquêtes" à Gaza et en Cisjordanie, après s’être rendu dans la région pour la première fois depuis sa nomination. Khan a ajouté qu’il avait été témoin de "scènes d’une cruauté calculée" sur les lieux des attaques du Hamas du 7 octobre et que lui et ses procureurs travaillaient "pour demander des comptes aux responsables".

De son côté, le Premier ministre qatari a exigé une enquête "immédiate, complète et impartiale" sur les crimes présumés d’Israël à Gaza.