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Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, persiste à vouloir continuer la guerre jusqu’à atteindre tous ses objectifs, déclarant qu’un accord avec les Palestiniens ne peut se faire que via des négociations directes sans conditions préalables. Cependant, des milieux arabes confirment qu’un accord de cessez-le-feu à Gaza a été mis sur la table pour entrer en vigueur avant le début du Ramadan prévu autour du 11 mars prochain.

Les réunions se multiplient à Riyad, au Caire et à Doha entre des responsables américains, saoudiens, égyptiens, qataris, palestiniens et israéliens, loin des feux de la rampe. Elles visent à traiter les obstacles découlant de l’accord, les conditions contradictoires entre les parties palestinienne et israélienne, ainsi que les objections à certains points de propositions. Le but est d’unifier les initiatives et les feuilles de route dans le cadre d’un plan commun visant à instaurer un cessez-le-feu et à entamer des discussions sur la solution politique, sur base d’une solution à deux États.

Il faut savoir que l’escalade militaire menée par les ramifications de l’Iran à Gaza, au Liban-Sud, en mer Rouge, en Irak et en Syrie vise à améliorer les conditions de négociation de l’Iran dans le but d’optimiser ses gains.

Selon certaines sources de retour de Washington, l’administration de Joe Biden est pressée de conclure un accord de cessez-le-feu avant le Ramadan pour encadrer le processus de règlement politique. Les informations rapportées par ces sources divergent quant à la perspective d’un accord américano-iranien concernant une solution et un règlement ; certains indiquent un accord imminent, tandis que d’autres affirment qu’aucun accord n’est envisageable tant que l’Iran n’a pas rempli les conditions de Washington.

Par conséquent, Téhéran a recours à l’escalade via ses ramifications dans des opérations soigneusement contrôlées sous couvert du "non" à la guerre.

Ces mêmes sources insistent sur le fait que Washington est déterminé à instaurer une paix globale dans la région et s’efforce activement de mettre fin à la possession d’armes illégales et à toute forme d’extrémisme. Dans ce cadre, on assiste à un consensus américano-arabo-golfique sur la nécessité d’établir un cadre politique pour lutter contre l’extrémisme. En effet, l’orientation internationale et régionale est en faveur d’une paix globale, de la résolution des conflits et de la mise en œuvre de la normalisation pour rétablir la sécurité et la stabilité dans la région.

Selon un responsable saoudien, il ne peut y avoir de normalisation avant l’annonce d’une solution à deux États et la tenue d’une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient. C’est ce qu’a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, lors de la conférence de Munich, affirmant que "la normalisation avec Israël est tributaire de l’initiative de paix arabe". Ce dernier a également souligné "la nécessité de garantir la mise en place d’une voie sûre vers une solution à deux États", affirmant que plus le consensus de la communauté internationale sur une solution à deux États est fort, plus nous nous en approchons.

Les visiteurs de Washington révèlent des préparatifs en cours sur un projet de paix entre les États-Unis et certains pays européens et arabes.

Où se situe le Liban dans tout cela?

D’aucuns assurent que le Liban est une priorité dans l’agenda des membres du Conseil de sécurité, en particulier les membres permanents des Cinq. Cependant, il est nécessaire de rectifier le tir et d’expliquer que l’intérêt pour le Liban ne se limite pas à la présence du Hezbollah sur son sol et à garantir la sécurité du nord d’Israël et la stabilité dans le sud. Et ce, bien que cela fasse partie des intérêts américains, et que le Hezbollah soit considéré comme une organisation terroriste par les Américains. En fait, le véritable intérêt réside dans plusieurs considérations, notamment le fait que le Liban présente au monde une image à l’opposé de l’extrémisme, celle de la modération et un exemple de coexistence chrétienne-islamique; c’est un espace de dialogue entre civilisations et religions, capable de contribuer à la paix grâce à sa force internationale dans le Sud, la plus importante au monde.

Le conflit avec Israël est donc un différend frontalier et une solution est effectivement disponible si le Liban parvient à élaborer une politique d’État libérée de la domination iranienne. Sans omettre le fait que le Liban est un exemple de coexistence entre ses habitants, et, pour reprendre les termes de saint Jean-Paul II, "le Liban est un message" pour le monde.

Face à cette situation, les visiteurs de Washington révèlent que les États-Unis continuent de soutenir le Liban pour renforcer sa présence civilisationnelle et sauver le modèle unique qu’il présente au monde, en soutenant la société civile pour garantir la résilience du Liban au minimum, tout en continuant de soutenir l’armée. De sérieuses discussions sont en cours pour assurer un financement supplémentaire à l’armée afin de mobiliser cinq mille éléments et leur équipement. Le soutien américain est accompagné par l’activation de la Finul et l’élaboration d’un plan d’action pour mettre en œuvre les résolutions 1701 et 2650, ainsi que la revitalisation des réunions trilatérales de Naqoura.

Dans ce cadre, et pour escorter les négociations de cessez-le-feu et de l’établissement d’un cadre politique pour la solution basé sur les documents de travail présentés pour une paix globale dans la région, les États-Unis insistent sur la nécessité d’élire un président conformément aux spécifications établies par les Cinq, de former un gouvernement et de commencer à mettre en œuvre les réformes. Par conséquent, les Cinq devront assumer leur responsabilité dans la réalisation de cette tâche simultanément avec le cessez-le-feu à Gaza et au Liban-Sud. Certains avancent que les Cinq tiendront des réunions à Riyad pour élaborer une feuille de route commençant par l’élection d’un président, la formation d’un gouvernement et la résolution du différend libano-israélien aux frontières. Ils révèlent également que "la mission du délégué américain Amos Hochstein au Liban sera placée sous l’égide des Cinq".

L’intérêt américain pour le Liban vise à "normaliser la vie politique en élisant un président, en activant les institutions et en mettant en œuvre l’accord de Taëf, en incluant les parties dans le pouvoir et dans la prise de décision. Cela constituerait un modèle de solution dans la région".

D’aucuns signalent un désaccord entre Américains et Israéliens sur la manière de mettre fin à "la situation iranienne" dans la région, après que la communauté internationale a constaté que cette "situation" est à l’origine de l’instabilité. En effet, l’Iran cherche à imposer son influence et sa présence en Orient. Aussi, Washington s’est vu dans l’obligation de revoir sa stratégie dans la région, de demander à l’Iran de ne pas s’ingérer dans les affaires des États et de mettre fin à l’action de ses représentants militaires. Un ancien ministre affirme que "l’escalade iranienne actuellement sous contrôle peut être comprise comme une tentative de conclure un accord avec les États-Unis qui reconnaîtrait l’influence et la présence de ses représentants. Toutefois, cela n’est plus envisageable pour l’establishment américain".