Au lendemain de la frappe israélienne contre l’une de ses résidences à Gaza, Médecins sans frontières a critiqué les vétos des États-Unis à l’ONU visant à empêcher l’instauration d’un cessez-le-feu dans cette enclave.

Le secrétaire général de Médecins sans frontières, Christopher Lockyear, s’en est pris jeudi aux États-Unis, se disant "consterné" par leurs vétos pour empêcher le Conseil de sécurité de réclamer un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

"Réunion après réunion, résolution après résolution, (le Conseil de sécurité) a échoué à répondre efficacement à ce conflit. Nous avons vu les membres de ce Conseil délibérer et prendre leur temps, pendant que des civils meurent", a lancé Christopher Lockyear lors d’une réunion du Conseil.

"Nous sommes consternés par le fait que les États-Unis sont prêts à utiliser leur pouvoir de membre permanent du Conseil pour entraver les efforts visant à adopter une résolution évidente demandant un cessez-le-feu immédiat et durable", a-t-il ajouté.

Malgré la pression internationale pour atténuer leur soutien à Israël, les États-Unis, critiqués de toutes parts, ont empêché mardi le Conseil de sécurité de l’ONU d’exiger un cessez-le-feu "immédiat" à Gaza, leur troisième véto depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Estimant qu’une telle résolution mettrait en danger les pourparlers sur le terrain pour obtenir une trêve incluant une nouvelle libération d’otages, les Américaines ont fait circuler un projet de texte alternatif qui soutient un cessez-le-feu, mais pas immédiat et sous conditions.

Faisant échos aux récentes déclarations du président américain, Joe Biden, le texte vu par l’AFP évoque ainsi un "cessez-le-feu temporaire à Gaza dès que ce sera réalisable" et sur la base d’une "formule" incluant la libération de tous les otages.

Un texte "au mieux trompeur", a commenté Christopher Lockyear.

"Ce Conseil devrait rejeter toute résolution qui entrave encore plus les efforts humanitaires sur le terrain et mène ce Conseil à tacitement soutenir la poursuite de la violence et les atrocités de masse à Gaza", a-t-il insisté.

"La population de Gaza a besoin d’un cessez-le-feu, pas quand ce sera réalisable, mais maintenant. Elle a besoin d’un cessez-le-feu durable, pas d’une période de calme temporaire. Quoi que ce soit d’autre est une faute lourde".

Avec AFP