Le conseiller à la sécurité nationale israélien, Tzachi Hanegbi, a affirmé jeudi que la guerre menée par l’État hébreu à Gaza pourrait se poursuivre "encore sept mois", afin d’atteindre l’objectif de détruire le Hamas, alors que l’armée israélienne poursuivait, malgré les critiques, son offensive sur Rafah. Mercredi, elle a affirmé avoir pris le contrôle d’une zone tampon stratégique entre la bande de Gaza et l’Égypte située à proximité de Rafah, nouvel épicentre de sa guerre contre le mouvement palestinien.

En parallèle de Gaza, l’armée israélienne a déployé jeudi des soldats dans différentes villes de la Cisjordanie occupée après une "attaque à la voiture bélier" qui a tué, selon elle, deux jeunes soldats israéliens près de Naplouse.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, le Croissant-Rouge palestinien a dénoncé la mort de deux de ses secouristes dans une "frappe directe" de l’armée israélienne contre l’une de ses ambulances dans le secteur ouest de Rafah.

À Gaza, l’armée a affirmé avoir découvert "une vingtaine de tunnels" dans le secteur frontalier, qu’elle soupçonne de servir à la contrebande pour les groupes armés dans le territoire palestinien. L’Égypte a démenti l’existence de tunnels sous la frontière, affirmant qu’Israël cherchait ainsi à justifier son offensive à Rafah contre le mouvement islamiste palestinien.

L’armée a annoncé avoir pris le contrôle "ces derniers jours" du couloir de Philadelphie, une zone tampon de 14 kilomètres de long qui borde la frontière égyptienne le long du sud de la bande de Gaza, près de Rafah. "Le couloir de Philadelphie servait de tuyau d’oxygène au Hamas, par lequel il faisait transiter régulièrement des armes vers la bande de Gaza", a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari. Il a ajouté que l’armée avait "découvert une infrastructure terroriste souterraine sophistiquée à l’est de Rafah d’une longueur d’un kilomètre et demi à une centaine de mètres du passage" entre l’Égypte et la bande de Gaza.

Bombes américaines

Selon le New York Times et CNN, qui s’appuient entre autres sur une analyse des images de débris de munitions, l’armée israélienne a utilisé pour sa frappe, dimanche, à Rafah des bombes guidées américaines GBU-39 dotées d’une charge explosive d’environ 17 kilos.

"Les Israéliens ont dit qu’ils utilisaient (à Rafah) des bombes de 37 livres (environ 17 kilos)", "37 livres ce n’est pas une grosse bombe", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, disant attendre les résultats de l’enquête israélienne sur le bombardement.

Principal soutien politique et militaire d’Israël, les États-Unis ont affirmé qu’ils "ne fermaient pas les yeux" sur les victimes à Rafah, mais estimaient qu’Israël n’a pas lancé contre cette ville une offensive "majeure" susceptible de remettre en cause leur soutien.

Pour le secrétaire d’État américain Antony Blinken, Israël a besoin d’un plan pour l’après-guerre dès que possible. "Sans plan pour le jour d’après, il n’y aura pas de jour d’après", a-t-il prévenu.

Avec AFP