Les frappes aériennes israéliennes sur le port stratégique de Hodeida au Yémen ont fait six morts, ont affirmé dimanche les Houthis, deux jours après une attaque de drone meurtrière à Tel-Aviv menée par ces insurgés.

Des avions de combat israéliens ont bombardé samedi le port d’Hodeida tenu par les Houthis, provoquant un énorme incendie.

L’agence de presse Saba, dirigée par les rebelles et qui cite leur ministère de la Santé, a donné dimanche un bilan de "six martyrs et 87 blessés".

Ces raids aériens sont intervenus au lendemain d’une attaque de drone houthie qui a tué une personne à Tel-Aviv après avoir déjoué le système de défense israélien.

Selon des experts, il s’agit des premières frappes annoncées par Israël contre le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique affligé par une guerre entre les Houthis et le gouvernement, situé à environ 1 800 kilomètres d’Israël.

Soutenus par l’Iran, ennemi juré d’Israël, les Houthis s’en prennent depuis des mois à des navires présentés comme liés à Israël au large du Yémen et ont tiré des missiles contre des villes israéliennes dont la grande majorité ont été interceptés.

"Quiconque nous attaque paiera un très lourd tribut", a lancé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou dans une allocution télévisée.

L’armée israélienne a affirmé que ses "avions de combat ont frappé des cibles militaires du régime terroriste houthi dans la région du port de Hodeida, en réponse aux centaines d’attaques menées contre Israël" par ces rebelles.

Ce port, essentiel notamment pour l’aide humanitaire, sert de "route d’approvisionnement principale pour l’acheminement d’armes iraniennes d’Iran vers le Yémen, à commencer par le drone utilisé dans l’attaque" de Tel-Aviv, a accusé le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari.

"L’entité sioniste paiera le prix de ses frappes contre des installations civiles, et nous répondrons à l’escalade par l’escalade", a averti Mohammed Al-Bukhaiti, membre du bureau politique des Houthis qui contrôlent de vastes régions du Yémen dont Hodeida (ouest).

La plupart des blessés souffrent de "graves brûlures", selon le ministère de la Santé des Houthis.

Feu et flammes

D’après un haut responsable houthi, Mohammed Abdelsalam, l’attaque a visé "des installations de stockage de carburant et une centrale électrique", qui approvisionne en électricité Hodeida, "pour faire pression sur le Yémen pour qu’il cesse de soutenir" les Palestiniens.

"Nous répondrons à cette agression (…) Nous n’hésiterons pas à frapper des cibles vitales de l’ennemi israélien", a menacé Yahya Saree, porte-parole militaire des insurgés.

La chaîne de télévision des Houthis Al-Massirah a diffusé des images de Yéménites blessés selon elle dans les frappes et recevant des soins dans les hôpitaux. Un homme interrogé par la chaîne a dit que de nombreux blessés étaient des employés du port.

"La ville est dans le noir, les gens sont dans la rue et des files d’attente se sont formées aux stations d’essence qui ont fermé", a indiqué un habitant.

Le ministre du Pétrole yéménite a cependant affirmé que les réserves de carburant étaient " "mportantes et suffisantes", selon l’agence Saba.

"Nous reconnaissons pleinement le droit d’Israël à l’autodéfense", a affirmé un porte-parole du Conseil de Sécurité nationale américain, soulignant que les États-Unis, alliés d’Israël, "n’étaient pas impliqués dans les frappes" sur Hodeida.

Le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom) a toutefois annoncé samedi avoir "détruit" un drone houthi dans les dernières 24 heures au-dessus de la mer Rouge.

Avec AFP