Des centaines de Palestiniens fuient dimanche les quartiers nord de Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza où l’armée israélienne a lancé des ordres d’évacuation en vue de nouvelles opérations militaires, rapportent des correspondants de l’AFP.

Tôt le matin, les avions de guerre israéliens ont largué des messages appelant les civils à quitter la zone d’Al-Jalaa, tout en envoyant des SMS à la ronde. Ce qui a poussé de nouveau sur les routes des familles souvent déjà déplacées plusieurs fois par les bombardements ininterrompus sur le petit territoire côtier depuis le 7 octobre.

L’armée israélienne dit vouloir déloger les combattants du Hamas de Khan Younès, déjà visé par plusieurs campagnes d’envergure et dont des pans entiers ont été rasés. Régulièrement, les troupes israéliennes reviennent dans des zones dont elles s’étaient retirées, face à la résurgence d’unités du Hamas.

Dimanche, des familles, emportant quelques affaires rassemblées à la va-vite, quittaient Al-Jalaa, à pied, pour beaucoup, ou dans des pick-up chargés de matelas, de vêtements et d’ustensiles de cuisine.

Oum Sami Chahada, 55 ans, fait partie de ces cohortes qui sont désormais le quotidien à Gaza.

"J’ai fui la ville de Gaza, au début de la guerre, pour Khan Younès", raconte-t-elle à l’AFP. "Ma fille y a été tuée dans un bombardement, nous sommes donc partis à Rafah", plus au sud, "puis nous sommes revenus ici, et maintenant, avec ce nouvel ordre d’évacuation, on ne sait plus où aller", se lamente-t-elle.

"Ces derniers jours seulement, plus de 75.000 personnes ont été déplacées dans le sud-ouest de la bande de Gaza", a affirmé sur X Philippe Lazzarini, patron de l’Unrwa, l’agence de l’ONU en charge des réfugiés palestiniens.

"Les Gazaouis sont pris au piège et n’ont nulle part où aller", a-t-il encore écrit. "Certains n’arrivent à prendre que leurs enfants avec eux, d’autres ont rassemblé toute leur vie dans un petit sac".

Avec AFP