La puissante centrale syndicale israélienne, la Histadrout, a décrété une "grève générale" lundi afin de forcer le gouvernement de Benjamin Netanyahou à parvenir à un accord pour la libération de la centaine d’otages toujours retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous devons faire cesser cet abandon des otages (…) Demain à 6h00, toute l’économie israélienne sera en grève générale", a lancé dimanche, lors d’une conférence de presse, le chef de la Histadrout, Arnon Bar-David.

"À 8h00, l’aéroport sera fermé, les décollages et les atterrissages cesseront", est-il précisé dans un communiqué de la Histadrout.

L’annonce, dimanche, par l’armée israélienne de la découverte des corps de six nouveaux otages dans un tunnel de la bande de Gaza a provoqué stupeur et colère en Israël. Aucun de ces otages n’avait jusqu’ici été déclaré mort.

Le Forum des familles d’otages a appelé les Israéliens à manifester dimanche soir à Tel-Aviv pour réclamer "un blocage total du pays et un accord pour la libération des otages".

"Otages négligés"

"Cela fait onze mois que (les) otages sont négligés", martèle le collectif.

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a également appelé la Histadrout, "les municipalités et les employeurs" à la "grève générale" sur sa page Facebook.

"Ils étaient en vie, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, et son cabinet de la mort ont décidé de ne pas les sauver. Il reste des otages vivants, on peut encore obtenir un accord", a ajouté M. Lapid.

Le chef de l’opposition faisait référence à un vote, jeudi, du cabinet entérinant une condition israélienne, posée comme préalable à un accord et que le Hamas et l’Égypte rejettent en bloc.

"Il faut que nous parvenions à un accord, c’est le plus important", a martelé dimanche M. Bar-David, déplorant que la situation "ne progresse pas à cause de considérations politiques. Et cela est inacceptable".

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a réclamé dimanche "une réunion immédiate du cabinet pour revenir sur cette décision", en référence au vote du cabinet jeudi dernier.

"Il est trop tard pour les otages abattus de sang-froid; il faut que nous ramenions les otages qui se trouvent encore aux mains du Hamas", a-t-il poursuivi.

La chaîne de cinémas Lev a annoncé dimanche qu’elle fermait ses salles en "soutien" aux familles des otages.

Plusieurs chaînes de restaurants ont également annoncé la fermeture de leurs portes dimanche soir.

Avec AFP