Selon la chaîne libanaise Al-Jadeed, le juge suppléant près la cour d’appel de Beyrouth, Raja Hamouche, a soumis mardi au procureur de la République, Ghassan Oueidate, son rapport au sujet de la descente illégale menée par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, et une unité du Service de sécurité de l’Etat dans les locaux de la Banque centrale le mardi 19 juillet.

Mme Aoun avait fait fi ce jour-là d’une interdiction du juge Hamouche de perquisitionner les locaux de la BDL et mené une opération coup de poing "théâtrale" dénoncée par le Premier ministre désigné, Najib Mikati. Elle devait cependant rentrer bredouille parce que le magistrat, furieux, l’avait appelé au téléphone pour lui demander de se conformer à sa décision et de quitter les lieux.

Le comportement de la juge, dont les dérives ne se comptent plus dans le dossier de l’enquête qu’elle s’est attribuée au sujet de manquements imputés au gouverneur de la BDL, Riad Salamé, avait suscité un tollé dans les milieux politiques. A la suite d’une levée de boucliers officielle contre des pratiques qui menaçaient l’ensemble du secteur bancaire, elle avait fini par transmettre le dossier au premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour.

À l’époque, Najib Mikati s’était vu contraint d’intervenir en personne auprès de son ministre de la Justice, Henry Khoury, pour obtenir qu’un terme soit mis aux dérives politico-judiciaires qui menaçaient le secteur bancaire et qui avaient provoqué une flambée du dollar, lequel avait dépassé la barre des 30.000 LL. Il voulait simplement que la procédure judiciaire suive un cours normal.

Mme Aoun, qui fait l’objet d’un recours en dessaisissement du dossier pour parti pris, présenté en janvier dernier par les avocats du gouverneur et qui a été déférée devant le Conseil de discipline, refuse de lâcher le dossier.