L’émissaire américain chargée des négociations indirectes entre le Liban et Israël pour la délimitation des frontières maritimes, Amos Hochstein, est porteur d’une "proposition positive", selon le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad.
Une réunion tripartite est prévue lundi en fin de matinée au palais de Baabda, entre les trois pôles du pouvoir, Michel Aoun, Nabih Berry et Nagib Mikati, pour discuter de la position libanaise concernant le dossier des frontières maritimes entre le Liban et Israël. Cela, alors que l’émissaire américain chargé des négociations indirectes pour la délimitation des frontières maritimes, Amos Hochstein, a entamé sa visite dimanche à Beyrouth.
À son arrivée au Liban, en début d’après-midi, M. Hochstein a enchaîné les rencontres. Il a ainsi été reçu par le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, et le ministre sortant de l’Énergie Walid Fayad, qui a déclaré que l’émissaire américain "est porteur d’une nouvelle proposition et il m’a assuré qu’elle est positive". M. Hochstein "a démenti toutes les rumeurs faisant étant d’une exploration conjointe des champs gaziers entre le Liban et Israël", a-t-il ajouté. Selon un responsable israélien cité par l’agence Reuters, la nouvelle proposition permet "au Liban d’explorer le gaz" et " préserve les droits commerciaux" de l’État hébreu.
M. Fayad a souligné en outre qu’Amos Hochstein lui a promis de "négocier avec la Banque mondiale les conditions de la mise en œuvre du plan de l’électricité du Liban". Il a noté à cet égard que la Banque mondiale a posé deux conditions pour le Liban. Il s’agit d’une part de l’augmentation des tarifs et, d’autre part, le lancement de la procédure de mise en place de l’autorité de régulation du secteur de l’électricité". "L’administration américaine a exigé que le Liban obtienne le prêt de la Banque mondiale pour donner son feu vert à l’importation de gaz égyptien sans que Beyrouth ne soit soumis aux sanctions prévues par la loi César (interdisant tout contact et coopération avec le régime syrien de Bachar Assad)", a avancé M. Fayad, assurant qu’Amos Hochstein lui a promis d’avoir les garanties américaines " avant la fin de l’été ".
Le dossier du fuel iranien a également été soulevé par MM. Fayad et Hochstein. "Je lui ai assuré que je ne pouvais pas refuser un don si celui-ci s’avère être sérieux, d’autant que je suis soucieux d’assurer le courant aux Libanais. Il m’a répondu qu’une telle décision doit être prise en Conseil des ministres", a avancé M. Fayad, notant en outre qu’il a adressé une lettre à Électricité du Liban l’appelant à procéder à une augmentation des tarifs.
M. Hochstein a également été reçu par le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, qui lui a assuré que "l’institution militaire respectera toutes les décisions prises par les autorités politiques" concernant la délimitation des frontières.
En soirée, M. Hochstein s’est entretenu avec le vice-président de la Chambre, Élias Bou Saab. Il devrait être reçu lundi par les trois pôles du pouvoir.
Message du Hezbollah à Israël
Quelques heures avant l’arrivée de M. Hochstein à Beyrouth, le Hezbollah a adressé dimanche un message à l’État hébreu, affirmant que le champ gazier de Karish était dans sa "ligne de mire". Le message a été adressé à travers une vidéo qui montre les coordonnées de la plateforme Arednal Spirit, située à 90 kilomètres du littoral libanais, du navire FPSO (Floating Production Storage and Offloading ou unité flottante de production, de stockage et de déchargement) de la société Energean Power et du navire de forage Stena Icemax. Les images remontent au 9 juin 2022 et d’autres plus récentes, au 30 juillet 2022.
La vidéo commence par une phrase du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui déclare qu’"il ne sert à rien de miser sur le facteur temps". Elle se termine par la phrase "dans la ligne de mire", écrite en arabe et en hébreu. Commentant la diffusion de la vidéo, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a déclaré sur la chaîne télévisée al-Jadeed que celle-ci " ne représente pas la position du Liban ".
Plus tard, une autre vidéo a été partagée sur les réseaux sociaux montrant des membres des " chemises noires " (miliciens du Hezbollah) défiler à la frontière sud au niveau de Mtollé.
En soirée, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré lors d’un majlis de Achoura, dans la banlieue sud, que son parti "n’était pas partie prenante dans les négociations". " Celles-ci relèvent de la responsabilité de l’État, notamment le président de la République ", a-t-il ajouté, soulignant qu’à "la lumière des résultats des négociations, nous déciderons comment agir".
