Le nonce apostolique, Mgr Joseph Spiteri, a assuré jeudi que le pape François envisage toujours de se rendre au Liban, mais que la date reste fonction de son "opportunité".

Mgr Spiteri a tenu ces propos lors d’une visite au siège de la Ligue maronite, où il s’est rendu dans le cadre d’une tournée qu’il effectue auprès d’un certain nombre d’officiels et de personnalités libanaises à l’occasion de la fin de sa mission au Liban et de son départ prochain pour le Mexique où il a été nommé.

Accompagné du nouveau premier secrétaire de la nonciature, Mgr Giovanni Bicchierri, le nonce a été accueilli à son arrivée par le président de la Ligue maronite, Khalil Karam. L’entretien s’est déroulé en présence des membres et des anciens présidents de la Ligue. "Une visite au Liban figure toujours dans l’agenda de Sa Sainteté. La date en sera annoncée lorsque les départements concernés au Vatican verront qu’elle sera utile pour le Liban", a-t-il dit.

Le souverain pontife était supposé se rendre au Liban les 12 et 13 juin 2022, dans le cadre d’une visite pastorale qui avait été annoncée par la présidence libanaise de la République, avant que le Vatican n’en fasse l’annonce officielle comme le veut le protocole. Ce faux pas présidentiel avait importuné le Saint Siège, d’autant qu’il avait été interprété, dans les milieux politiques libanais, comme une tentative de renflouer un sexennat qui n’a réussi à réaliser aucune des promesses pompeuses de réforme qu’il avait formulées et s’est montré parfaitement incapable de freiner l’effroyable effondrement financier et économique dans lequel le pays est plongé.

Début mai, le Vatican devait officiellement informer Beyrouth du report de la visite, en expliquant que le pape souffre de problèmes aux genoux et qu’il devait subir des infiltrations, raison pour laquelle il avait annulé tous ses déplacements à l’étranger. Aucune date pour une nouvelle visite n’a été fixée.

Mgr Spiteri a en outre assuré que le Saint Siège "continue de soutenir le Liban auprès des instances internationales et maintient en permanence le contact avec les pays concernés par la crise libanaise". "Le Vatican mise toujours sur la mission du Liban en tant que pays pluraliste et tribune pour un dialogue des cultures", a-t-il déclaré, avant d’ajouter: "Je suis persuadé que les Libanais, grâce à leurs capacités intellectuelles, sont capables de mettre en place une nouvelle formule qui sauverait leur système pluraliste singulier".

Et de souligner ensuite, à propos de la présidentielle "Rien n’empêche l’Etat, qui a réussi à organiser les législatives (mai 2022), à mener la présidentielle, conformément aux règles constitutionnelles".

Concernant la neutralité du Liban, préconisée par le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, le nonce a indiqué qu’elle "fait toujours l’objet d’un examen avec les pays concernés". "L’appellation peut changer, mais le résultat restera le même", a-t-il affirmé.

Pour ce qui est du dossier des réfugiés syriens, Mgr Spiteri a estimé que "l’Occident et les Nations Unies comprennent parfaitement l’insistance du Liban à les rapatrier dans les régions sûres de leurs pays", jugeant que "les responsables libanais devraient continuer à insister sur ce problème que leur pays n’est pas en mesure de supporter.