Le patriarche maronite Béchara Raï est revenu à la charge au sujet des critères sur base desquels un nouveau président de la République devrait être élu avant le 31 octobre prochain, date à laquelle prend fin le mandat du président actuel, Michel Aoun.

Dans son homélie dimanche à Dimane, il a insisté sur le fait que le Liban, en proie à une crise inédite qui dure depuis bientôt trois ans, a besoin d’un chef de l’État "qui peut le tirer des conflits". "Il n’est pas permis en cette étape d’entendre des noms de candidats par-ci et d’autres par là, sans que personne ne propose une vision pour sauver le Liban de la crise" dans laquelle il est plongé, a affirmé Mgr Raï, en plaidant de nouveau pour la neutralité du Liban. "Le pays ne peut survivre conformément à son message (de pluralisme) sans une neutralité active", a souligné le chef de l’Église maronite, mettant en garde de nouveau contre les conséquences de "l’implication du Liban dans les conflits des autres", en allusion encore une fois aux équipées militaires du Hezbollah dans la région, que ce soit en Syrie ou au Yémen. "L’appel à la neutralité n’est pas une position ponctuelle, mais une voie de dialogue constructif", a-t-il dit.

Le prélat a ensuite abordé l’affaire de la prise d’otages, jeudi, dans la succursale de la Federal bank à Hamra, où un déposant exigeait sous la menace de son arme qu’on lui remette la totalité de son épargne, pour soigner son père hospitalisé. "L’État dispose de nombreux mécanismes pour sauver l’argent des déposants bloqués dans les banques, mais il ne réagit pas malheureusement", a déploré le patriarche, qui a appelé à la mise en place rapide de solutions capables de lancer le processus de redressement économique et financier.

Il est intéressant de relever que le profil brossé par le chef de l’Église maronite, ne correspond guère à celui que le chef du CPL Gebran Bassil, reçu samedi à Dimane, avait détaillé. Ce dernier avait essentiellement insisté sur la représentativité communautaire du nouveau président de la République et sur le fait qu’il devrait être issu d’un groupe parlementaire fort soutenu par un important bloc ministériel.