La présidente de la commission parlementaire de la Femme et de l’Enfant, Inaya Ezzeddine, a stigmatisé dans un communiqué le meurtre sauvage de la jeune Hana Khodr, brûlée vive par son mari qui voulait l’obliger à avorter. Elle a réclamé que les sanctions les plus sévères soient prises à l’encontre du mari.

Mme Ezzeddine, qui s’est dite choquée par le décès de Hana Khodr (21 ans) des suites de violences "sauvages et inhumaines, dans des conditions injustes et graves", souligne dans le texte que la mort de la jeune femme "prouve que les discours de condamnation n’ont plus aucun sens". "Les efforts doivent se concentrer sur une application rigoureuse des textes de lois qui prévoient les sanctions les plus sévères à l’encontre des contrevenants, parce que seule cette procédure poussera un criminel à réfléchir à deux fois avant de commettre son méfait", martèle-t-elle, estimant que "si le jugement rendu contre le mari de Hana est sévère, il servira de leçon à ceux dont l’esprit malade pourrait les encourager à l’imiter".

Le Code pénal libanais prévoit la peine capitale (article 549) en cas d’homicide intentionnel commis avec préméditation. La dernière exécution au Liban remonte à 2004, les juges libanais ayant recours, depuis, à diverses acrobaties juridiques pour ne pas avoir à appliquer ce texte de loi, surtout depuis que les Nations Unies ont appelé, en 2007, l’ensemble des États membres à un moratoire sur la peine capitale.

En 2020, le Liban a voté pour la première fois en faveur de la résolution des Nations unies pour un moratoire sur la peine de mort, sans pour autant que l’article en question ne soit amendé. Les individus condamnés pour meurtre sont normalement condamnés à la réclusion à perpétuité, mais les auteurs de violences conjugales sont parfois libérés au bout de quelques années, au grand dam des familles des victimes et des ONG qui suivent les affaires de violences conjugales.