Mark Daou, député de Aley issu de la contestation, a confié qu’il soutenait le profil du candidat à la présidence tel que défini par le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, mais qu’il pourrait ne pas s’entendre avec lui sur les noms. Il a dans ce cadre souligné que le candidat des députés du changement pourrait être Michel Moawad ou Neemat Frem.

Mark Daou, député de Aley, a confié qu’il soutenait le profil du futur président tel que décrit par le leader des Forces libanaises Samir Geagea. "Nous pourrons toutefois être en désaccord sur la manière de gérer le dossier", a-t-il ajouté, notant que les députés du changement coordonnent avec les députés des Forces libanaises sur certains dossiers, notamment sur "ceux d’intérêt public, parce qu’ils sont actifs au sein du Parlement".

Dans une interview accordée samedi à Radio Liban libre, M. Daou a expliqué que la réunion tenue vendredi par les treize députés du changement a été essentiellement axée sur l’échéance présidentielle. "Nous œuvrons à proposer une initiative qui définirait les priorités du prochain mandat afin de lui créer un incubateur politique susceptible de restituer au président de la République son rôle d’arbitre entre les pôles du pouvoir", a-t-il précisé, annonçant que cette initiative sera lancée début septembre. "Il n’y a pas de véto préalable sur un dialogue avec quiconque, a-t-il affirmé. Je pense toutefois que nos positions et celles des autres parties vont décanter le résultat de ces rencontres."

M. Daou a fait savoir à cet égard que les députés du changement ne voient pas en la personne du commandant en chef de l’armée, le général Josep Aoun, un candidat à la présidence "parce que sa candidature nécessite un amendement de la Constitution, ce à quoi nous ne sommes pas favorables à l’heure actuelle". Le chef des Marada, Sleiman Frangié et le chef du CPL, Gebran Bassil, ne seront pas non plus des candidats des députés du changement, a-t-il affirmé. "Nous allons proposer les noms de Michel Moawad et de Neemat Frem", a-t-il précisé, soulignant que "le fait de provoquer un défaut de quorum est un droit auquel nous pourrons avoir recours si nous estimons avoir besoin d’un surcroît de concertations, mais bien sûr cela se fera avant la fin du délai constitutionnel, c’est-à-dire avant le 31 octobre".

Ralliement sur la question de la présidentielle

Affirmant que la présidentielle constitue une échéance "cruciale, qui pousse les députés du changement à s’unir pour parler d’une seule voix", M. Daou a expliqué que les députés du changement ont évolué dans leur façon d’approcher les dossiers. À l’hémicycle, "nous sommes ceux qui avons les points de vue les plus rapprochés, bien que nous ayons des opinions divergentes sur certains dossiers, parce que nous ne formons pas un parti", a-t-il relevé, notant que non seulement les députés du changement proposeront leur candidat, mais qu’à travers leurs initiatives, ils ouvriront la voie à un dialogue avec d’autres groupes parlementaires afin de parvenir à des points communs.

M. Daou a en outre souligné que les députés du changement sont favorables à une position unifiée des députés de l’opposition sur la question de la présidentielle. "Les députés du changement ne se sont pas encore entendus sur le positionnement des Forces libanaises, a-t-il indiqué. Je ne pense pas que nous serons en désaccord avec les Forces libanaises sur le profil du président, mais il faut voir si nous allons nous entendre sur un même candidat." Et d’affirmer que les députés des Forces libanaises forment le groupe parlementaire le plus grand, et non le Courant patriotique libre comme le prétend son chef, Gebran Bassil, qui, "sans les voix du Hezbollah, n’aurait pas pu avoir plus de neuf sièges".

Concernant le nouveau positionnement du leader du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt vis-à-vis du Hezbollah, M. Daou a estimé qu’il va "se refléter sur la présidentielle", sachant que "son objectif est de déboucher sur un candidat adéquat pour maintenir l’équilibre au sein des instances qui détiennent le pouvoir".