La grève ouverte qu’observent les magistrats depuis la semaine dernière a été au centre de la rencontre qu’a eue jeudi le ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, avec le président du Conseil supérieur de la magistrature, Souheil Abboud, le procureur général financier, Ali Ibrahim, le président du Conseil de l’État, Fadi Élias, et le président de la Cour des comptes, Mohammad Badran.

Sur les 560 juges du pays, 369 sont en grève. Ils protestent contre la décision de la Banque du Liban de suspendre le dispositif permettant aux magistrats de retirer leurs salaires au taux de 8.000 livres libanaises (le lollar ou dollar libanais), un mois seulement après son entrée en vigueur.

Se prononçant à l’issue de la rencontre, qui a duré presque deux heures, M. Khoury a souhaité que le travail reprenne normalement dans les palais de justice, notamment à "l’approche de la nouvelle année judiciaire".

"Nous attendons l’exécution du décret octroyant une avance de 35 milliards livres des réserves du Budget", a-t-il déclaré, souhaitant que les choses s’améliorent lorsque "cette somme sera versée à la mutuelle des magistrats". Affirmant que les droits des juges sont "sacrés", M. Khoury a souligné qu’il entreprend tous les contacts nécessaires pour accélérer ce processus.

Réagissant à ces propos, les magistrats ont annoncé qu’ils poursuivent leur grève. Dans un communiqué, ils ont dit "rejeter les demi-mesures et les pièges que le pouvoir politique essaie de leur tendre". Ils ont fait assumer "aux décideurs la responsabilité de la situation dans les palais de justice, en raison de la politique de déni".