La direction du Pétrole a adressé une note au ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad, demandant la position du gouvernement libanais concernant le retrait de la société russe Novatek du consortium en charge de l’exploration des deux blocs 4 et 9. Le consortium englobait, en plus de Novatek, les sociétés française Total et italienne Eni. Dans sa note, la direction du Pétrole explique que l’État se trouve devant l’alternative suivante: soit acquérir toute la part de la société Novatek (20%), soit acquérir, conformément à la loi, 0,01% de la part de Novatek et permettre à Total et Eni d’acquérir le restant, ou encore trouver un troisième partenaire qui pourrait acquérir au moins 10% de la part de Novatek.

Le ministre Fayad est, sur le plan du principe, habilité à prendre seul une décision en ce sens. Il préfère toutefois se concerter avec les hauts responsables, plus précisément avec le ministre sortant des Finances Youssef Khalil, pour s’informer des moyens financiers de l’État libanais, d’autant que le rachat de la part de Novatek impliquera de grosses dépenses à l’avenir.

Selon des sources de la direction du Pétrole, si le gouvernement décide de racheter la totalité de la part de Novatek, il ne sera pas tenu de rembourser les dépenses faites par la société russe pour le forage effectué dans le bloc 4. Toutefois, il sera tenu de payer sa part dans les travaux de forage prévus dans le bloc 9. Si, à titre d’exemple, ces travaux coûteraient 100 millions de dollars, le Liban devrait payer 20 millions de dollars. Le pays est-il capable d’assurer cette somme?

Selon ces mêmes sources, si le forage dans le bloc 9 semble être prometteur, notamment dans le champ de Qana, le gouvernement libanais devra alors pays sa part, au cas où il acquiert la totalité des parts de Novatek, puisque les rentrées financières que lui assurera l’extraction du gaz et du pétrole seront nettement supérieurs à 20 millions de dollars.

Dans les mêmes milieux, on souligne que cette question devrait être tranchée dans les plus brefs délais, surtout si le climat positif qui a entouré les négociations indirectes pour la démarcation des frontières maritimes entre le Liban et Israël s’avèrent positives. De fait, il n’est pas concevable que l’accord soit signé avant que le Liban soit prêt à entamer le forage pour des prétextes fallacieux.