Les élections municipales au Liban-Nord marquées par la violence et la corruption

La journée des élections municipales et des mokhtars dans les gouvernorats du Liban-Nord et du Akkar a débuté dimanche à 7h du matin et s’est clôturée à 19h. 

Les taux de participation, comparés à 2016, sont répartis comme suit selon les derniers chiffres non officiels:

 

 

Incidents et rapports de corruption

Par ailleurs, les élections ont été marquées par plusieurs irrégularités et incidents dès leur lancement.

Selon le ministère de l’Intérieur, 385 plaintes ont été enregistrées, dont 183 administratives, 314 sécuritaires et 41 liées aux réseaux sociaux, la majorité étant des demandes d’information ou des problèmes logistiques.

Un accrochage a été signalé à Anfé entre la présidente d’un bureau de vote et une électrice utilisant son téléphone portable. Les Forces de sécurité intérieure sont intervenues rapidement pour rétablir le calme.

À l’école publique de Btermaz (Denniyé), l’absence d’isoloirs a été constatée, compromettant la confidentialité du vote.

À l’école technique de Bakhoun, la présence massive de délégués de différentes listes a provoqué désordre et affrontements. Des actes de violence ont eu lieu durant la journée, nécessitant l’intervention de l’armée.

Dans un bureau de vote à Koura, le président du bureau est entré derrière l’isoloir avec un électeur, violant directement le principe de secret du vote.

À l’école publique de Halba (Akkar), des listes électorales ont été distribuées à l’intérieur du centre.

Un autre incident a retardé de 45 minutes l’ouverture des urnes à Kfarsghab (Zghorta), un individu ayant bloqué l’accès au centre.

Vers midi, les élections ont été interrompues dans la municipalité de Martouma (Akkar) en raison d’un important incident survenu à l’intérieur du bureau de vote. L’armée et les forces de sécurité sont intervenues pour gérer la situation.

L’Agence nationale d’information (ANI) a également rapporté un accrochage dans une école de Bhanin entre les partisans des deux listes rivales. L’armée libanaise et les forces de sécurité sont intervenus pour séparer les deux camps et rétablir le calme.

Un grave incident s’est produit dans la localité de Fnaydeq (Akkar), devant un centre de vote réservé aux femmes. Un soldat a été agressé lors de l’altercation, qui a également fait un blessé parmi les citoyens, poignardé à l’arme blanche. Une unité des commandos marins est arrivée sur place dans le même temps pour sécuriser le centre de vote.

Dans ce contexte, la direction générale de la Sûreté de l’État a annoncé avoir ouvert une enquête pour une affaire de corruption survenue la veille du scrutin.

«Le 10 mai 2025, vers 20h00, le citoyen I. F. a affirmé avoir reçu une somme de 2.000 dollars américains en deux versements (1.100 dollars en premier lieu, puis 900 dollars après les élections), en échange de la remise de sa carte d’identité et de celle de son épouse», peut-on lire dans un communiqué publié dimanche.

Deux personnes impliquées ont été convoquées et entendues les 10 et 11 mai 2025, selon le texte.

«Après consultation du juge Ali El-Khatib, il a été ordonné de clore le procès-verbal et de poursuivre les procédures légales nécessaires», conclut la Sûreté de l’État, réitérant «son engagement à protéger l’intégrité du processus électoral et à poursuivre toute infraction à la loi en coordination avec le pouvoir judiciaire compétent».

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