Un incendie – dont la cause est encore inconnue – s’est déclaré mercredi aux alentours de midi dans la décharge de Tripoli. Tard en soirée, la Défense civile et l’armée n’avaient pas encore maîtrisé le sinistre. Craignant une explosion due au méthane présent dans les déchets, l’armée avait évacué en cours de journée les commerces et les usines situés à proximité de la zone sinistrée.

"Le méthane est le produit de la fermentation des déchets organiques (restes de nourritures et papiers) qui se seraient accumulés dans les cavités des tas d’ordures", explique à Ici Beyrouth, Charbel Afif, expert en pollution de l’air et chef du département de chimie à la faculté des sciences de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.

L’incendie a suscité une panique générale dans la région, mais aussi sur les réseaux sociaux, les internautes mettant en garde contre l’inhalation des particules émises par la combustion. Le port du masque a ainsi été recommandé, d’autant plus qu’une épaisse fumée noire se dégageait de la décharge.

"Les dioxines, les furanes, les PM2,5 (particules fines d’un diamètre inférieur ou égal à 2,5 micromètres) émises par la combustion des déchets (notamment les plastiques) sont toxiques, explique M. Afif. Mais il ne faut pas s’affoler. De fait, une exposition prolongée à ces particules augmente le risque de cancer. Mais cet incendie est un incident ponctuel. Donc, il ne cause pas de risque majeur."

Pour Charbel Afif, le problème est principalement dû à l’absence de tri des déchets à la source, qui sont jetés de façon aléatoire dans les décharges. C’est donc essentiellement la combustion du plastique présent parmi les ordures qui est à l’origine de l’émanation de ces particules toxiques.