Mais où est donc passé le drapeau libanais lors de la rencontre entre le Premier ministre libanais sortant Najib Mikati et le Président iranien Ibrahim Raïssi en marge de l’Assemblée des Nations Unies à New York ? Des militants sur les réseaux sociaux soulèvent depuis jeudi matin l’absence de drapeau derrière le chef de l’Exécutif libanais au côté du chef de la République islamique, pointant du doigt une volonté hégémonique iranienne.
La photo en question montre le chef du gouvernement libanais sortant à gauche, et le président iranien à droite. Alors que le drapeau iranien se trouve derrière Ibrahim Raïssi, Nagib Mikati n’a pas les couleurs libanaises à ses côtés.
Selon un expert en protocole cité par l’agence al-Markaziya, " il n’est pas nécessaire de placer le drapeau d’un pays représenté par son Premier ministre lorsqu’il rencontre un chef d’État ". Or, le Président iranien a rencontré d’autres Premiers ministres, dont le pakistanais et l’irakien. Pourtant, tous deux avaient chacun son drapeau malgré le fait qu’ils ne soient que Premiers ministres. La différence résiderait dans le fait que les Premiers ministres de ces pays en sont les chefs d’États, ce qui n’est pas le cas du Premier ministre libanais.
Selon un enseignant universitaire européen spécialiste en protocole international contacté par Ici Beyrouth, " c’est la délégation iranienne qui a demandé une salle à l’ONU pour des rencontres bilatérales. Ce sont des rencontres à caractère strictement politique. C’est donc la délégation iranienne qui a pris en charge de veiller au protocole de ces rencontres ". " Si les Nations Unies s’étaient chargés des rencontres, tous les drapeaux auraient été exposés par respect pour les pays et leurs représentants lors de ce sommet ", précise l’universitaire.
Peut-on donc en conclure que cette absence de drapeau libanais au côté de l’iranien est une faute protocolaire, volontaire ou non, de la part de la délégation iranienne ? " Les erreurs protocolaires sont souvent un signe de lutte entre deux pays, voire même une volonté de marquer la supériorité de l’un par rapport l’autre " confie à Ici Beyrouth la même source.
Ou était-ce uniquement un problème d’ordre logistique puisqu’il semble que la rencontre n’était pas prévue en amont et qu’elle a peut-être été convenue à la dernière minute, ne permettant pas aux délégations iranienne et libanaise de se procurer un drapeau libanais dans les temps ?
