Une embarcation battant pavillon libanais, avec à bord des dizaines de migrants libanais, syriens et palestiniens, a fait naufrage au large de Tartous, non loin de la frontière nord avec le Liban.

La Méditerranée est devenue le cimetière des Libanais, des Syriens et des Palestiniens qui essaient de fuir un quotidien fait de souffrances, à cause de crises socio-économiques malheureusement installées dans la durée.

Vendredi en fin de matinée, le bilan du naufrage d’une embarcation de fortune, battant pavillon libanais, au large de Tartous, en Syrie, non loin de la frontière nord avec le Liban, était le suivant: 81 victimes dont les corps ont pu être repêchés, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme et 21 survivants, au nombre desquels 5 Libanais.

Dans une déclaration à l’AFP, le ministre sortant des Transports, Ali Hamiyé, a expliqué que la majorité des migrants sont des Libanais et des Palestiniens, et que nombre d’entre eux étaient sans papiers.

Les opérations de secours, à la recherche d’autres rescapés, se poursuivaient vendredi. Un hélicoptère de l’armée russe y a pris part, survolant et ratissant la côte de la frontière libanaise jusqu’à Lattaquié, en Syrie. Selon la chaîne pan arabe, al-Arabiya, l’armée syrienne n’est pas intervenue, laissant les bateaux de pêcheurs mener les secours.

Ce sont les médias syriens qui ont annoncé le drame, lorsque des corps sans vie ont été découverts par des pêcheurs non loin du littoral syrien. Il n’est pas encore possible de déterminer le nombre de passagers à bord de l’embarcation qui a chaviré ou à quel moment le naufrage s’est produit, d’autant que, selon les premières informations obtenues, les clandestins étaient partis depuis quelques jours de Tripoli, à bord de leur bateau de fortune. En fin d’après-midi jeudi, quinze corps, dont celui d’un enfant, avaient été repêchés. Huit migrants avaient pu être secourus et hospitalisés à l’hôpital Bassel à Tartous. Certains ont dû être admis aux Soins intensifs. Une source du ministère syrien de la Santé, citée par l’Agence nationale d’information, a estimé le nombre de passagers à 150 au moins.

Les migrants seraient partis de Minyé, à Tripoli, en direction de Chypre. Des militaires libanais figureraient parmi eux, selon des habitants du Liban-nord, mais cette information n’a pas été encore confirmée. L’armée libanaise a seulement annoncé en soirée, qu’elle avait interpellé dans la région frontalière nord, un groupe de personnes soupçonnées de faire partie des passeurs.

Le directeur général des ports en Syrie, Samer Kobrosly, qui avait fait part à une station syrienne, Cham FM, la découverte de 22 corps, a expliqué que certaines victimes " n’étaient pas munies de papiers d’identité ".

Selon la chaîne locale Al-Jadeed, qui cite Cham FM, des opérations étaient également menées pour sauver une autre embarcation tombée en panne non loin de l’île syrienne de Rouad (Arwad) sans que des informations supplémentaires soient fournies à ce sujet.

Dans la journée, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et le député Achraf Rifi, avaient lancé des appels aux autorités portuaires méditerranéennes pour qu’elles volent au secours d’un bateau tombé en panne au large de l’île grecque de Crète. L’embarcation à bord de laquelle se trouvaient des Libanais et des Syriens, tentait d’atteindre les côtes italiennes. Elle a été secourue par des garde-côtes grecs qui ont accompagné les migrants jusqu’aux côtes turques où elles ont été prises en charge par les autorités turques. Des contacts sont actuellement en cours entre celles-ci et la Sûreté générale, probablement en vue de leur rapatriement.