Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, actuellement en visite à Beyrouth, a réaffirmé la solidarité française envers le Liban, à travers de nombreux projets financés par la collectivité territoriale. La région est mobilisée pour renforcer la résilience des Libanais et préparer la transition socio-économique.

C’est sous le sceau de la fraternité et de la solidarité que le président de la région française Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier, a placé son voyage au Liban, du 22 au 25 septembre. Dans le cadre de la coopération décentralisée, les régions françaises, et notamment la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sont nombreuses à venir en aide au Liban, à travers des projets de coopération économique, humanitaire et de gouvernance.

Au cours d’une conférence de presse donnée vendredi, M. Muselier a ainsi mentionné les différents projets dans lesquels la région est impliquée, pour un montant total de 900 000 euros. Création d’un parc naturel à Jezzine, valorisation de la réserve naturelle de Tyr, lutte contre les incendies, aide à l’entrepreneuriat au Liban-Sud, lutte contre la radicalisation à Saïda… autant de projets ayant pour but de renforcer la résilience des Libanais en cette période de crise.

Cette visite revêt également un volet politique, alors que le pays se dirige à grands pas vers le blocage institutionnel. En phase avec la position exprimée par le président français Emmanuel Macron, M. Muselier a appelé au respect des échéances constitutionnelles, à travers l’élection d’un président de la République dans les temps impartis, et la nomination d’un nouveau gouvernement. Des avancées qu’il a jugées indispensables pour rassurer la communauté internationale et restaurer la confiance envers le Liban.

"Cette visite permet à la fois de rapprocher les responsables nationaux des réalités libanaises, mais également de vérifier que les fonds alloués sont utilisés à bon escient ", a déclaré à cet égard M. Muselier, qui s’est rendu dans les sites des projets et a été reçu vendredi, notamment, par le président de la République, Michel Aoun, le président du Parlement, Nabih Berry, et le ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui. Avec ce dernier, les discussions ont principalement porté sur la décentralisation administrative et financière et les progrès réalisés au niveau du projet visant à créer un Centre de formation des municipalités. Ce projet est financé par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

"L’administration de proximité est l’un des maillons essentiels de la vie publique dans un pays comme le Liban, a expliqué à Ici Beyrouth M. Muselier. Les présidents des conseils municipaux rencontrent de grandes difficultés au quotidien et ont un grand besoin de former leurs fonctionnaires. La région, avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD), va mettre à disposition des formateurs pour appuyer les municipalités libanaises."

Il a relevé, par ailleurs, le retard affiché dans la mise en œuvre du projet. De fait, programmé depuis 2019, signé en 2021 par l’AFD à Paris, le projet reste dans l’attente d’une décision administrative du ministère de l’Intérieur afin de voir le jour. Cette initiative pourrait être suspendue en cas d’absence de décision d’ici au mois de décembre, d’où la mobilisation des responsables régionaux français. "Tout est prêt, nous attendons simplement la signature du ministre (sortant) de l’Intérieur (Bassam Maoulaoui). Les présidents des conseils municipaux attendent impatiemment la mise en œuvre de ce projet."

Un message d’amitié et de solidarité au Liban à travers ces nombreux projets de coopération, mais qui restent en définitive soumis à la volonté politique des dirigeants libanais.