Le pape François et le dicastère pour la doctrine de la foi ont réduit à l’état laïc le père Mansour Labaki, condamné en France, en novembre 2021, à quinze ans de réclusion pour viols et agressions sur mineurs, en vertu d’un décret qu’ils ont signé à cet effet.

La même décision a été prise à l’encontre d’un autre prêtre maronite libanais, Georges Badr, pour les mêmes motifs, quoique le dossier de ce dernier n’ait pas été médiatisé autant que celui de Mansour Labaki. Tous deux font partie du diocèse de Beyrouth.

L’annonce a été faite par l’Assemblée des patriarches et des évêques catholiques au Liban, dans un communiqué adressé à l’ensemble des congrégations maronites du pays.

L’APECL a annoncé dans le texte avoir été notifiée de la décision du Vatican de renvoyer le père Mansour Labaki "à l’état laïc". "Nous prions (…) pour les victimes d’agressions sexuelles", a affirmé l’Assemblée dans le communiqué qui constitue une première reconnaissance des faits par le clergé libanais et qui souligne le sérieux et la transparence avec lesquels le Vatican a traité cette affaire.

Le père Mansour Labaki avait été condamné par contumace, en novembre 2021, à quinze ans de réclusion criminelle pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par la cour criminelle du Calvados à Caen, dans l’ouest de la France.

Il avait fondé et dirigé de 1991 à 1998, à Douvres-la-Délivrande (Calvados), près de Caen, le foyer "Notre-Dame – Enfants du Liban" accueillant des enfants libanais orphelins de la guerre, où il aurait abusé de nombreuses jeunes filles. Il a toujours nié les faits qui lui sont reprochés.

Âgé de 82 ans et réfugié dans un couvent dans le Metn, il fait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré à son encontre en avril 2016.

La décision du Vatican ouvre la voie à la possibilité de poursuites contre lui devant les tribunaux au Liban et en France.