Misant pour son élection sur une unification de l’opposition relevant des partis traditionnels et celle des députés issus de la contestation, le député et candidat à la présidentielle Michel Mouawad a avancé jeudi soir des arguments en faveur d’une entente autour d’un candidat unique " souverainiste et réformiste ". 

Le député et candidat à la présidentielle Michel Mouawad a plaidé jeudi soir pour un consensus en faveur d’un président " réformiste et souverainiste ". Il a estimé que " nous ne pouvons être isolés politiquement et redresser notre économie ". " Pour sortir de la crise, il faut rétablir la souveraineté du pays, parachever le tracé des frontières avec la Syrie et avec Israël, restituer le monopole des armes à l’Etat, revenir à la constitution, en mettant fin aux pratiques de blocage inspirées du modèle de la Loya Jirga ", a-t-il déclaré dans une interview à la MTV.

Il a précisé " ne pas être un candidat consensuel, mais porteur d’un projet de consensus véritable. Le consensus ne devrait pas porter sur une personne mais un programme. Il ne devrait pas être basé sur des mensonges ni amener un candidat sans couleur politique véritable ".

Or, a-t-il poursuivi, dans le contexte d’effondrement complet que connait le pays, le Hezbollah n’a plus les moyens d’imposer son candidat, puisqu’un président relevant clairement de lui l’obligera à dûment assumer la responsabilité de la crise. " Le Hezbollah œuvre donc pour un candidat consensuel accepté de tous, c’est-à-dire un candidat incapable de prendre des décisions ", a indiqué Michel Mouawad.

Misant pour son élection sur une unification de l’opposition relevant des partis traditionnels et celle des députés issus de la contestation, il a avancé des arguments en faveur d’une entente autour d’un candidat unique. " Si chacun va chercher à imposer ses conditions, l’opposition ne sera jamais unifiée ", a-t-il déclaré. Il faut unifier l’opposition autour des points communs, plutôt que de s’attarder sur les différences, a-t-il ajouté en substance. Le candidat à la présidentielle a dit avoir entamé un dialogue avec plusieurs députés issus de la contestation, notamment Mark Daou et Waddah Sadek.  Il a en outre critiqué " les deux poids deux mesures " de députés de l’opposition, notamment ceux issus de la contestation, dans leur choix de candidats. " D’aucuns me reprochent de faire partie de la structure politique alors qu’ils ont proposé les noms de Sélim Eddé, fils de Michel Eddé et de Salah Honein, fils de Edouard Honein. Ils m’accusent d’être le fils d’un ancien président de la République, alors que mon père a été assassiné pour s’être opposé à la structure politique qu’ils dénoncent ", a-t-il déclaré.

" Unifions-nous pour créer la solution, plutôt que de rester spectateurs de l’effondrement ", a encore martelé le député. Pour lui, ce ne sont pas les 65 voix (la majorité qu’il ambitionne d’obtenir) qui feront un président, mais l’unité de l’opposition et le soutien populaire que cette unité serait à même d’obtenir. C’est un tel soutien qui peut faire contrepoids aux manœuvres du camp opposé et leurs tentatives possibles d’empêcher la tenue de la séance électorale en provoquant un défaut de quorum, selon lui.

" Libaniser " l’échéance commence par reconnaitre qu’il existe un projet de solution pour le Liban, a-t-il conclu.